Savez-vous que le budget de l’Etat a été
conçu sur la base d'un taux de croissance de 4,5 % alors que ce taux en 2011 était quasi
nul. Personne, connaissant l’état du pays (crise sociale, politique,
sécuritaire), ne s’aventure à anticiper une telle croissance ?
L’Etat serait-il en mesure de rembourser le
service de la dette qui s’élève à plus de 4 milliards de dinars, en augmentation
de 14 % par rapprt à 2011 ? Cette mase correspond à plus de 50% de la masse salariale de la
fonction publique et à 80 % du budget de l’équipement (Titre II).
Le gouvernement annonce un déficit
budgétaire de 6% du PIB, ratio inadapté tant pour des considérations extérieures
et intérieures (possible dégradation de la Tunisie par les agences de notation
et assèchement des liquidités à l’intérieur).
Le chiffre de l’endettement lui aussi est
au rouge, il s'élève à 30 milliards de dinars, l’équivalent de 50 % du PIB, chiffre alarmant
eu égard des perspectives peu encourageantes (tension sociale, insécurité
généralisée, un voisin du sud en voie de « somalisation » et surtout l’absence
d’un projet politique pour le pays.
Ces agrégats sombres affolent le chef du
gouvernement provisoire qui est parti en Arabie saoudite probablement pour
demander une aide urgente pour boucler
la loi complémentaire qui devra être adoptée courant de ce mois (février).
Depuis l’établissement de la loi de finances initiale pour 2012 préparée par l’équipe de Béji Caïd Essebsi, la situation internationale et régionale et surtout la publication de nouveaux indicateurs conjoncturels ont modifié la donne et devront conduire le Gouvernement à réviser à la baisse sa prévision de croissance, pour la ramener à 2% pour l'année 2012, hypothèse plus plausible que 4 ,5 %. La situation du pays est telle qu'elle met en échec tous les plans et hypothèses.
Mustapha STAMBOULI