17 février 2012

Budget de l’Etat : loi complémentaire compromise


Savez-vous que le budget de l’Etat a été conçu sur la base d'un  taux de croissance  de 4,5 % alors que ce taux en 2011 était quasi nul. Personne, connaissant l’état du pays (crise sociale, politique, sécuritaire), ne s’aventure à anticiper une telle croissance ?
L’Etat serait-il en mesure de rembourser le service de la dette qui s’élève à plus de 4 milliards de dinars, en augmentation de 14 % par rapprt à 2011 ? Cette mase correspond à plus de 50% de la masse salariale de la fonction publique et à 80 % du budget de l’équipement (Titre II).

Le gouvernement annonce un déficit budgétaire de 6% du PIB, ratio inadapté tant pour des considérations extérieures et intérieures (possible dégradation de la Tunisie par les agences de notation et assèchement des liquidités à l’intérieur).
Le chiffre de l’endettement lui aussi est au rouge, il s'élève à 30 milliards de dinars, l’équivalent de 50 % du PIB, chiffre alarmant eu égard des perspectives peu encourageantes (tension sociale, insécurité généralisée, un voisin du sud en voie de « somalisation » et surtout l’absence d’un projet politique pour le pays.
Ces agrégats sombres affolent le chef du gouvernement provisoire qui est parti en Arabie saoudite probablement pour demander  une aide urgente pour boucler la loi complémentaire qui devra être adoptée  courant de ce mois (février).
Depuis l’établissement de la loi de finances initiale pour 2012 préparée par l’équipe de Béji Caïd Essebsi,  la situation internationale et régionale  et  surtout la publication de nouveaux indicateurs conjoncturels ont modifié la donne et devront conduire  le Gouvernement à réviser à la baisse sa prévision de croissance, pour la ramener  à 2% pour l'année 2012, hypothèse plus plausible que 4 ,5 %. La situation du pays est telle qu'elle met en échec tous les plans et hypothèses. 


Mustapha STAMBOULI