La Tunisie vit
actuellement un désordre total : un gouvernement incapable de gouverner,
un président sans pouvoir veut régner, une Constituante incompétente et une
opposition désorganisée à la recherche d’un sauveur à l’image de Bourguiba. Le
peuple doute de la capacité de la classe politique pour redresser la situation politique, économique,
sociale, sécuritaire et surtout institutionnelle.
Le peuple attend des
gestes forts pour croire et s’impliquer dans la construction du pays. La
majorité prendra-t-elle l’initiative de réduire volontairement la
durée de la Constituante ? Acceptera-t-elle de restituer la parole au peuple pour qu’il choisisse son futur régime politique et adopte son propre projet de société? Cet acte républicain, s’il se concrétise, pourrait redonner aux tunisiens et tunisiennes le goût et la volonté de l’engagement politique. Sinon, une seule alternative s’offrira au peuple : faire sa révolution, une vraie révolution citoyenne quelques soient les coûts, les épreuves et les sacrifices.
Tout est donc à
recommencer. La Tunisie ne survivra que si elle réinstalle l’autorité de l’Etat
et implique toutes les compétences en vue de trouver les solutions appropriées
pour un pays à la dérive tant sur le plan sécuritaire qu’économique. Les esprits
y sont prêts. Il ne manque qu’une formulation politique claire et un engagement
résolu et sans faille de la part des acteurs politiques. Mais ces conditions,
qui seraient si simples à remplir dans n’importe quel pays au Monde,
s’apparentent, en Tunisie, à un chemin de croix, tant l’incompétence du
gouvernement provisoire/ pléthorique est flagrante et tant l’opinion, écrasée
de soucis quotidiens de survie, perdue.
Mustapha STAMBOULI