31 mai 2012

«TAHIA TOUNES» : en avant pour une réédition du 1er juin !

 Le 1er Juin 1955,  retour triomphal du leader Habib Bourguiba et   date phare dans l’histoire de la Tunisie, marque un jalon dans l’autonomie interne de notre pays après 74 ans de colonialisme et d’exploitation de nos richesses minières et agricoles. Bourguiba est rentré à Tunis ce jour-là, acte reconnaissant la victoire du  peuple tunisien sur le colonialisme français. Cette étape constitua un acquis substantiel et décisif pour l'indépendance totale et intégrale de la Tunisie.

En effet, arrivé au pouvoir en France, le 18 juin 1954, Pierre Mendès-France effectua une visite en Tunisie et prononça son fameux discours du 31 juillet 1954 dans lequel il reconnaissait l'autonomie interne de la Tunisie. Le Traité de l'autonomie interne fut signé le 3 juin 1955.
Bourguiba faisait confiance à ses troupes et surtout à Mendès France, alors Chef de l’exécutif français. Il ne se trompait pas : moins d'un an après - le 20 mars 1956 -, le gouvernement français signait, cette fois avec Bourguiba directement, le traité de l'indépendance de la Tunisie.

Toute chose égale par ailleurs, BCE est sur le point de rééditer l’exploit d’un «Come Back» par l’annonce  le 1er juin 2012 de la mise en place d’une formation politique baptisée « Tahia Tounés ». Il serait constitué d’une coalition d’une cinquantaine de partis appartenant à la mouvance bourguibiste, centriste, libérale et de gauche , ainsi que de nombreux hommes  d’affaires, hommes et femmes de médias  et personnalités nationales indépendantes. Taieb Baccouche et Mustapaha Kamel Nabli seront les  leaders de ce parti rassembleur.

Bourguiba a fait du 1er juin une fête nationale. Ben Ali, le félon, après son coup d’Etat, a rayé cette date de la mémoire collective. Ce 1er juin 2012 réactive cet évènement historique en fédérant toutes les forces républicaines de progrès en vue d’une rude bataille contre la réaction et le salafisme. « TAHIA TOUNES» est le premier pas vers l’émancipation intégrale de la Tunisie en conjuguant démocratie, liberté, solidarité avec l’œuvre de Bourguiba : la république et les fondamentaux de celle-ci, en particulier le Code de Statut Personnel (CSP), la gratuité de l’école publique, l’accès à la santé pour tous, les droits sociaux et d’autres avancées sociétales.


BCE doit avoir le courage de Bourguiba pour favoriser  l’émergence d’une nouvelle équipe capable d’affronter les défis majeurs de la Tunisie à savoir : la préservation des acquis avant-gardistes et la consolidation de l’unité nationale menacée par les courants salafistes. Les hommes et les femmes de demain doivent : (1) défendre l’école publique menacée et la réformer pour l’adapter aux exigences modernistes, (2) procéder d’urgence à la restructuration des caisses de retraite, elles aussi menacées de faillite, (3)mettre à niveau et renforcer les services publics au bénéfice de tous et non les privatiser (4)  décentraliser le pouvoir exécutif afin d’instaurer une démocratie locale, participative et citoyenne, (5) réviser notre politique étrangère pour mieux ancrer la Tunisie dans son milieu naturel Afro-méditerranéen, (6) faire de l’emploi et la lutte contre l’exclusion la priorité des priorités par respect de la dignité humaine. Sans cette vision progressiste et humaniste, ce nouveau ne sera qu’un parti de plus et échouera fatalement.
Nous conditionnons notre appui à cette initiative en fonction de sa ligne qui doit être résolument bourguibienne, républicaine et progressiste. Ni doute ni flou à cet égard.


Mustapha STAMBOULI