En effet, arrivé au pouvoir en France, le 18 juin 1954,
Pierre Mendès-France effectua une visite en Tunisie et prononça son fameux
discours du 31 juillet 1954 dans lequel il reconnaissait l'autonomie interne de
la Tunisie. Le Traité de l'autonomie interne fut signé le 3 juin 1955.
Bourguiba faisait confiance à ses troupes et surtout à Mendès
France, alors Chef de l’exécutif français. Il ne se trompait pas : moins d'un
an après - le 20 mars 1956 -, le gouvernement français signait, cette fois avec
Bourguiba directement, le traité de l'indépendance de la Tunisie.
Toute chose égale par ailleurs, BCE est sur le point de
rééditer l’exploit d’un «Come Back» par l’annonce le 1er juin 2012 de la mise en place d’une
formation politique baptisée « Tahia Tounés ». Il serait constitué d’une
coalition d’une cinquantaine de partis appartenant à la mouvance bourguibiste,
centriste, libérale et de gauche , ainsi que de nombreux hommes
d’affaires, hommes et femmes de médias et personnalités nationales
indépendantes. Taieb Baccouche et Mustapaha Kamel Nabli seront
les leaders de ce parti rassembleur.
Bourguiba a fait du 1er juin une fête nationale.
Ben Ali, le félon, après son coup d’Etat, a rayé cette date de la mémoire
collective. Ce 1er juin 2012 réactive cet évènement historique en
fédérant toutes les forces républicaines de progrès en vue d’une rude bataille
contre la réaction et le salafisme. « TAHIA TOUNES» est le premier pas
vers l’émancipation intégrale de la Tunisie en conjuguant démocratie, liberté,
solidarité avec l’œuvre de Bourguiba : la république et les fondamentaux
de celle-ci, en particulier le Code de Statut Personnel (CSP), la gratuité de
l’école publique, l’accès à la santé pour tous, les droits sociaux et d’autres
avancées sociétales.
BCE doit avoir le courage de Bourguiba pour favoriser l’émergence d’une nouvelle équipe capable d’affronter les défis majeurs de la Tunisie à savoir : la préservation des acquis avant-gardistes et la consolidation de l’unité nationale menacée par les courants salafistes. Les hommes et les femmes de demain doivent : (1) défendre l’école publique menacée et la réformer pour l’adapter aux exigences modernistes, (2) procéder d’urgence à la restructuration des caisses de retraite, elles aussi menacées de faillite, (3)mettre à niveau et renforcer les services publics au bénéfice de tous et non les privatiser (4) décentraliser le pouvoir exécutif afin d’instaurer une démocratie locale, participative et citoyenne, (5) réviser notre politique étrangère pour mieux ancrer la Tunisie dans son milieu naturel Afro-méditerranéen, (6) faire de l’emploi et la lutte contre l’exclusion la priorité des priorités par respect de la dignité humaine. Sans cette vision progressiste et humaniste, ce nouveau ne sera qu’un parti de plus et échouera fatalement.
Nous conditionnons notre appui à cette initiative en
fonction de sa ligne qui doit être résolument bourguibienne, républicaine et
progressiste. Ni doute ni flou à cet égard.
Mustapha STAMBOULI