« Dans
l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se
lance nécessairement dans un ultime sursaut contre les forces de la
révolution et souvent des révolutionnaires sont à un moment induits en
erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne
voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes
sont près de la victoire» Mao Tsé-toung.
Une série noire (attaque
de Nidaa Tounès à Jerba, assassinat de Lotfi Nakdh et chokri Belaid, agression envers des
syndicalistes, etc.) plonge le pays dans l’inquiétude, le désarroi et la
crainte pour la République. Les bandits agissent en toute impunité. La police
nationale est-elle vraiment dépassée par les évènements ou contrainte à ne pas
réagir ?
De
l’incapacité de l’exécutif à rétablir l’ordre et le respect des lois
républicaines découlent les dérapages et actes des salafistes, lesquels testent
ainsi leur stratégie de déstabilisation du pays. Ces ignobles individus
cherchent la provocation voire la guerre civile pour « somaliser » le
pays et le livrer aux bandes armées et aux lois barbares.
Ne
pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives fascistes et
dictatoriales car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en
crève...
Pourquoi
la police est-elle si amorphe aujourd’hui ? Pourtant ces bandits sont bien
connus de ses services et de nombreux
citoyens dans les quartiers.
Nous
demandons que les peines de prison soient vraiment appliquées quand elles sont
prononcées ; plus de 20,000 criminels ont été relâchés dans la nature et
parmi eux plusieurs centaines d’intégristes. Pourquoi le pouvoir s’est-il
empressé de libérer ces criminels sans se soucier de la sécurité des tunisiens
et tunisiennes ? Ces criminels sans qualification professionnelle
deviennent la proie facile des jihadistes : ils les engagent pour les
sales besognes en Tunisie ou les envoyer au casse-pipe en Libye ou en Syrie.
Les attaques
se multiplient dangereusement à travers le pays et prennent des formes diverses :
agressions verbales en direction des femmes, rituels de prière en pleine rue,
agressions physiques à l’encontre des adversaires politiques, mariage orfi,
occupation tapageuse des espaces publics, humiliation du drapeau national et des
personnalités politiques.
Le
silence mortel du pouvoir et surtout des dirigeants d’Ennahdha face à ces
dépassements insupportables et inacceptables, leur double discours, encouragent
les abus et les crimes de ces hors-la-loi. Devant ce silence et ce
laisser-faire du pouvoir et les débats anachroniques quotidiens, j’en appelle à
la société civile et aux partis de l’opposition pour nous mobiliser massivement
et rapidement sinon nous serons tous coupables d’une guerre civile annoncée et
de non-assistance à peuple en danger…
Dans
ces conditions, il est urgent de créer un Front Anti-fasciste (FAF) pour
défendre la République, dénoncer les organisations fascistes et organiser la
défense citoyenne contre toute atteinte à la sécurité publique, aux libertés
individuelles ou collectives. Il sera ouvert aux partis politiques
républicains, aux syndicats, à l’ensemble de la société civile éprise de
liberté et de respect des droits humains et de laïcité. Nous n’avons plus le
droit de différer cette action citoyenne pour préserver nos vies, nos acquis, et l’avenir de nos enfants.
Depuis plus d’une année d’année, le débat sur la question de
la violence gratuite et de son expansion sont soit ignorés soit minimisés ou
relativisés par toute la classe politique y compris dans les rangs de
l’opposition ; il est temps de réagir face à la recrudescence d’idées et
d’actes tout simplement fascistes et de se mobiliser pour une véritable culture
progressiste et une antifasciste.
Exigeons
la dissolution des milices fascistes des soi-disant « comités de la
protection de la révolution ». Mais ne nous faisons pas d'illusions ! La
violence de la réaction et de l’obscurantisme sera de plus en plus farouche, directe et radicale. Préparons-nous à y
répondre ! Que dix-mille groupes antifascistes naissent ! Le combat
est devant nous mais n’attend plus !
Mustapha STAMBOULI