06 février 2013

Pour un Front Anti-fasciste (FAF) pour défendre la République


« Dans l’histoire de l’humanité, toute force réactionnaire au seuil de sa perte se lance nécessairement dans un ultime sursaut contre les forces de la révolution et souvent des révolutionnaires sont à un moment induits en erreur par cette force apparente qui dissimule la faiblesse intérieure, ils ne voient pas ce fait essentiel que l’ennemi approche de sa fin et qu’eux-mêmes sont près de la victoire» Mao Tsé-toung.

Une série noire (attaque de Nidaa Tounès à Jerba, assassinat de Lotfi Nakdh et chokri Belaid, agression envers des syndicalistes, etc.) plonge le pays dans l’inquiétude, le désarroi et la crainte pour la République. Les bandits agissent en toute impunité. La police nationale est-elle vraiment dépassée par les évènements ou contrainte à ne pas réagir ?

De l’incapacité de l’exécutif à rétablir l’ordre et le respect des lois républicaines découlent les dérapages et actes des salafistes, lesquels testent ainsi leur stratégie de déstabilisation du pays. Ces ignobles individus cherchent la provocation voire la guerre civile pour « somaliser » le pays et le livrer aux bandes armées et aux lois barbares.

Ne pas réagir maintenant, c’est accepter toutes les dérives fascistes et dictatoriales car le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève...

Pourquoi la police est-elle si amorphe aujourd’hui ? Pourtant ces bandits sont bien connus de ses services et  de nombreux citoyens dans les quartiers.

Nous demandons que les peines de prison soient vraiment appliquées quand elles sont prononcées ; plus de 20,000 criminels ont été relâchés dans la nature et parmi eux plusieurs centaines d’intégristes. Pourquoi le pouvoir s’est-il empressé de libérer ces criminels sans se soucier de la sécurité des tunisiens et tunisiennes ? Ces criminels sans qualification professionnelle deviennent la proie facile des jihadistes : ils les engagent pour les sales besognes en Tunisie ou les envoyer au casse-pipe en Libye ou en Syrie.

Les attaques se multiplient dangereusement à travers le pays et prennent des formes diverses : agressions verbales en direction des femmes, rituels de prière en pleine rue, agressions physiques à l’encontre des adversaires politiques, mariage orfi, occupation tapageuse des espaces publics, humiliation du drapeau national et des personnalités politiques.

Le silence mortel du pouvoir et surtout des dirigeants d’Ennahdha face à ces dépassements insupportables et inacceptables, leur double discours, encouragent les abus et les crimes de ces hors-la-loi. Devant ce silence et ce laisser-faire du pouvoir et les débats anachroniques quotidiens, j’en appelle à la société civile et aux partis de l’opposition pour nous mobiliser massivement et rapidement sinon nous serons tous coupables d’une guerre civile annoncée et de non-assistance à peuple en danger…

Dans ces conditions, il est urgent de créer un Front Anti-fasciste (FAF)  pour défendre la République, dénoncer les organisations fascistes et organiser la défense citoyenne contre toute atteinte à la sécurité publique, aux libertés individuelles ou collectives. Il sera ouvert aux partis politiques républicains, aux syndicats, à l’ensemble de la société civile éprise de liberté et de respect des droits humains et de laïcité. Nous n’avons plus le droit de différer cette action citoyenne pour préserver nos vies, nos acquis,  et l’avenir de nos enfants.


Depuis plus d’une année d’année, le débat sur la question de la violence gratuite et de son expansion sont soit ignorés soit minimisés ou relativisés par toute la classe politique y compris dans les rangs de l’opposition ; il est temps de réagir face à la recrudescence d’idées et d’actes tout simplement fascistes et de se mobiliser pour une véritable culture progressiste et une  antifasciste.

Exigeons la dissolution des milices fascistes des soi-disant « comités de la protection de la révolution ». Mais ne nous faisons pas d'illusions ! La violence de la réaction et de l’obscurantisme sera de plus en plus farouche,  directe et radicale. Préparons-nous à y répondre ! Que dix-mille groupes antifascistes naissent ! Le combat est devant nous mais n’attend plus !

Mustapha STAMBOULI