L'attaque perpétrée le 5 décembre dernier par les milices des Ligues de
protection de la révolution contre le siège central de l’Union générale des
travailleurs (UGTT) à Tunis marquera pour longtemps les
esprits et les mémoires des Tunisiens. Cet évènement met à nu la fragilité de
la Tunisie. Une première dans notre histoire contemporaine qu’une milice ose
défier la prestigieuse centrale de Farhat Hached. Les voyous
ont franchi un nouveau palier de rancœur. Ces actes horribles dénotent que ces
énergumènes sont des incultes et ennemis de la Nation.
Résistons et unissons-nous contre ces barbares intolérants et arriérés. Cette
barbarie doit être condamnée par toutes les forces vives du pays.
Si le
pouvoir politique refuse de prendre ses responsabilités pour endiguer le
danger des « ligues fascistes » avant qu'il ne soit trop
tard, c’est à l’Institution Militaire, garante de la République et de ses
institutions, de prendre l’initiative pour mettre fin à cet état de
gabegie et de guerre civile unilatérale.
Espérons
que le peuple se réveille et comprenne les objectifs réels de ces énergumènes :
la division et la haine pour affaiblir l’Etat, démoraliser le peuple et
instaurer un pouvoir fasciste, c'est-à-dire confisquer toutes les libertés.
Aujourd'hui
plus que jamais, il convient de se demander : à qui profite cette gabegie
? La société civile a le devoir de faire face à ce phénomène de la
radicalisation et de l’extrémisme cherchant à anéantir la République et ses
acquis.
La
situation est extrêmement grave et exige une prise de conscience collective
pour sortir le pays de ce guet-apens !
Le temps
n’est pas aux compromis boiteux : l’UGTT doit exiger un règlement
définitif de tous les problèmes en instance : constitution, code
électoral, ISIE, date du référendum sur la constitution, élections générales.
Tout accord partiel constituera un pas en arrière et une prolongation à l’infini
de l’actuelle transition. L’appel à la grève générale est la dernière
carte-atout de l’UGTT. Si cette dernière l’utilise mal, elle aura toute la
difficulté du monde à remobiliser une deuxième fois le peuple tunisien pour une
telle action.
Cet état de dégradation de la sécurité met le pays à deux doigts de l’implosion. Compte tenu des conséquences graves qui découleront de cette situation, nous appelons avec force à une refonte rapide et objective de la feuille de route pour préserver ce qui reste de la République et nous éviter une «somalisation» certaine de la Tunisie. Ce plan de sortie de crise pourrait se dérouler en quatre temps :
Cet état de dégradation de la sécurité met le pays à deux doigts de l’implosion. Compte tenu des conséquences graves qui découleront de cette situation, nous appelons avec force à une refonte rapide et objective de la feuille de route pour préserver ce qui reste de la République et nous éviter une «somalisation» certaine de la Tunisie. Ce plan de sortie de crise pourrait se dérouler en quatre temps :
(1)
Compte tenu de l’échec du gouvernement, la majorité actuelle n’a plus de
légitimité morale et d’efficacité pour poursuivre l’exercice du pouvoir. Il est
donc obligatoire qu’une nouvelle majorité s’organise autour d’un pôle centriste
pour diriger le pays, le temps de trouver une solution pérenne pour la
prochaine transition.
(2)
activation, sans délai, de la Constitution de 1959 pour installer de nouveau
l’Etat de droit car la «petite constituante» n’est qu’une compilation de textes
contradictoires et incohérents,
(3)
lancement par le président de la République d’un processus de Conférence Nationale Souveraine des
Forces vives de la Nation pour dégager une feuille de route
consensuelle et une nouvelle transition pour diriger le pays jusqu’aux
prochaines élections législatives et présidentielles,
(4)
lancement d’une opération d’épuration de la Tunisie de ces éléments des ligues
de protection de la révolution.
Sans
la mise en œuvre rapide de cette feuille de route, la Tunisie sombrera dans la
violence et l’instabilité. En seront personnellement responsables les trois
présidents.
Pour conclure, l’UGTT, dans sa version rénovée, sera-t-elle en mesure de voir grand et placer l’unité nationale au cœur de son combat pour l’instauration d’une réelle démocratie et la préservation de la République et de ses acquis ?
Pour conclure, l’UGTT, dans sa version rénovée, sera-t-elle en mesure de voir grand et placer l’unité nationale au cœur de son combat pour l’instauration d’une réelle démocratie et la préservation de la République et de ses acquis ?
Mustapha
STAMBOULI