La BCT a toujours un
train de retard ? Elle conduit à vue
sans avoir une destination préétablie. Elle ne fait que suivre le marché
au lieu de l’influencer … Les récentes décisions du CA de la BCT ne rassure
personne. Les problèmes de la Tunisie ne se situent pas au niveau de l’ajustement
du taux d’intérêt directeur mais surtout du déficit budgétaire de l’Etat, le creusement du déficit de la balance des
paiements et l’anarchie qui caractérise notre économie. Le commerce informel
prend des proportions inquiétantes mettant en péril l’économie et les
ressources de l’Etat. Véritable plaie pour l’économie tunisienne, l’informel
engendrerait un manque à gagner pour l’Etat de quelques milliards de dinars, alors
que ce commerce ferait tourner une masse
monétaire estimée à plus de 10 milliards de dinars.
Le commerce informel contrôlerait plus de 50 % des segments
de notre économie. L’économie informelle est entretenue par des « lobbies très
puissants». La BCT joue-t-elle au petit comptable d’une entreprise à la
dérive ?
Qu’a-t-elle fait pour assainir le système bancaire tunisien en
grande difficulté ? L’annonce de la part du gouverneur de la BCT concernant la
privatisation des principales banques publiques nous inquiète et nous laisse
perplexe sur les vraies intentions de l’Etat tunisien. Il est vrai que nos banques
publiques ont constitué durant l’ère ZABA
un terreau au dysfonctionnement du système bancaire, gangrené par la mauvaise
gestion, le clientélisme, servant à financer des projets douteux. Pour
l’instant, des banques telles que la STB, BNA et la BH se retrouvent dans le
viseur. Cependant, au-delà de cette décision, se pose la question : qui se
sera le preneur de cette troïka bancaire ? Nul doute, les pays golfiques
sauteront sur l’occasion pour arracher ces fleurons ! S’il est exact que
la vente de ces banques apporterait
quelques centaines de millions de dollars pour financer le déficit budgétaire
et le déficit de la balance des paiements pour cette année, le risque est
énorme pour les années à venir. Ces banques privatisées au profit du capital étranger
deviendront une pompe d’exportation de devises ! Soyons responsables et
évitons à la Tunisie une banqueroute certaine pour 2014. Espérons que l’annonce
de Chadly Ayari n’est qu’un poisson d’avril !
Mustapha STAMBOULI