Les hors-la loi ont franchi un nouveau pallier de rancœur et
de haine en s’attaquant à la population paisible de la cité Nozha à EL Mourouj
2 dans le gouvernorat de Ben Arous à 5
km de la Capitale. Les habitants de cette cité vivent depuis le début du mois
de mars un cauchemar : vols, destructions, et tentatives de viols
sur des jeunes filles par des délinquants munis d’armes blanches et de
cocktails Molotov.
Des agressions abjectes
et méprisables dénotent que cette bande de vauriens est
déterminée à frapper partout au vu et au su de tout le monde sans être
inquiétée par quiconque !
Si le pouvoir politique refuse de prendre ses
responsabilités afin d’endiguer le danger de ces hors-la-loi avant qu'il ne
soit trop tard, c’est à l’Institution Militaire, garante de la
République, de prendre l’initiative pour mettre fin à cet état de
gabegie, de désordre et de guerre civile unilatérale.
La société civile, compte-tenu de la gravité de la situation
« insécuritaire » dans le pays, a le devoir de faire face à ce
phénomène de radicalisation des hors-la-loi et de s’organiser pour mettre fin à
ces dérapages inacceptables.
Nous exprimons
notre pleine solidarité avec toutes les personnes
agressées et nous interpellons la justice pour qu’elle prenne
toutes les mesures nécessaires afin de poursuivre les coupables et mettre un
terme à ces violations graves, massives et récurrentes à
l’encontre de l’intégrité morale et physique des citoyens paisibles. Ces
actes horribles dénotent que les ennemis de la République sont des
analphabètes, incultes, ignorants et adversaires des libertés et de la
démocratie. Cette barbarie doit être condamnée par le pouvoir sans délai,
autrement, nous le considérons comme complice. Espérons que le peuple se
réveille et comprenne les objectifs réels de ces énergumènes : la division
et la haine pour affaiblir l’Etat, démoraliser le peuple et instaurer un
pouvoir théocratique, c'est-à-dire confisquer toutes les libertés et
faire des femmes des esclaves et des hommes des abrutis. Ces hors-la-loi
obscurantistes décrédibilisent notre passé glorieux multiculturel et
respectueux de l’autre. Sachez que ces pourris sont à la solde du Mossad et
manipulés par des intérêts golfiques en cheville avec Israël.
Sommes-nous obligés de créer un Conseil National Tunisien
(CNT) à l’Etranger pour que l’Occident prenne conscience du danger extrémiste
qui menace la Tunisie et la paix civile dans notre pays. Nous vivons une
situation précaire menaçant l’intégrité physique des personnes. Un peuple en
danger doit être protégé d’urgence. Faudra-t-il des milliers d’actes de
violence gratuite pour que l’Europe condamne cette barbarie ?
Sommes-nous contraints de demander à une tierce partie
d’organiser une réunion des «amis du peuple tunisien» pour que ces hordes arrêtent
de harceler notre paisible peuple ?
Si la Troïka au pouvoir ne réagit pas sérieusement pour
mettre fin aux agissements de ces voyous, nous serons, en tant que société civile,
dans l’obligation de présenter une plainte aux institutions internationales
demandant protection et condamnation de ces abus injustifiés.
Que fait le président Marzouki dans son palais de
Carthage ? Il est moralement et juridiquement responsable de la sécurité
des citoyens et citoyennes. Lui qui dispose de plusieurs milliers d’hommes pour
garantir sa sécurité personnelle doit agir rapidement pour arrêter et juger ces
bandes pour tous les crimes commis contre les citoyens tunisiens. Sans réaction
significative, Marzouki, lui aussi, sera considéré comme complice!
La Centrale Syndicale doit également s’organiser pour
protester contre ces actes sauvages par le lancement d’une grève générale de
trois jours pour signifier, d’une manière forte, le ras-le-bol de la
population tunisienne qui refuse et de se soumettre et la guerre civile.
Les partis politiques sont invités à organiser
d’urgence une réunion conjointe pour traiter de la protection des civils,
objectif qui doit être leur cheval de bataille car, en l’absence de cette
protection, aucune formation politique ne pourra tenir une réunion publique
ou une manifestation culturelle sans être inquiétée par ces voyous. Se
taire et ne rien faire constitue un délit de non-assistance à peuple en
danger !
Si aucune mesure n’est prise d’ici quelques semaines en
matière de sécurité, la société civile sera amenée à organiser la désobéissance
civile sous toutes ses formes afin de stopper le désordre sécuritaire dans
notre pays.
Le peuple tunisien n’a pas chassé Ben Ali et sa mafia pour
subir la dictature des voyous et la violence terroriste.
Pourquoi la troïka tergiverse-elle quand il s’agit de
sanctionner ces hors-la-loi ? Pourquoi constate-t-on l’empressement de certains
à justifier l’injustifiable («Après tout, ils ne viennent pas de
mars, ce sont nos enfants» ?
Pourquoi les partis s’obstinent-ils à donner leur aval
à une légitimité électorale en installant à sa place une Conférence
Nationale des forces vives de la Nation en vertu de laquelle le peuple serait
la source de toute souveraineté ?
Les récents événements dans notre pays (assassinat de Chokri
Belaid, échec de Jbali à former un gouvernement de technocrates, agressions
multiples) nous mènent droit à cette
question: une instabilité-crise politique se transforme-t-elle forcément en guerre civile? Je crains que oui si rien n’a
lieu du côté de l’institution militaire, garante de l’unité nationale et de la
Républicaine.
Faisons en sorte que le poème de Martin Niemöller, poète,
pasteur et résistant antihitlérien ne s’applique pas chez-nous :
"Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien
dit......"
Mustapha STAMBOULI