L’émiettement,
l’éparpillement, la division feront le lit du courant conservateur
fondamentaliste, plus organisé, moins divisé, par la même plus mobilisateur,
disposant, de plus, d’une logistique et de moyens financiers énormes.
Certains partis ont
été créés avec pour seul objectif la promotion d’une personne, sans
réelle vision politico-socio-économique, d’autres, malgré la bonne foi de leurs
organisateurs et de leurs militants ne parviendront jamais à s’imposer sur la
scène nationale faute de moyens financiers, de créneau idéologique à leur
disposition et sans ancrage populaire sur l’ensemble du territoire.
Tout parti politique
se construit à partir d’une communauté d’individus partageant une même vision
de développement sociétal sur tous les plans, une méthodologie, une démarche de
mise en œuvre et une militance au service du collectif, c'est-à-dire que
le moi individuel doit se fondre dans le moi collectif en vue de faire avancer
et triompher idéaux et projet proposé au peuple.
Le peuple tunisien
attend des réponses nettes dénuées de tout simplisme et toute opacité sur les
questions-clés (Séparation du religieux et du politique, Egalité Homme-Femme,
Rôle à jouer par l’institution militaire pour l’intégrité et la pérennité de la
République, Décentralisation et autonomie locale, Services Publics, Refus de l’ingérence
étrangère, etc..) lui permettant, en toute connaissance, de bien choisir
ses représentants et futurs responsables politiques. Sans réponse à ces questions-cruciales,
les citoyens et citoyennes risquent de bouder ou déserter les partis au profit
de personnalités locales, soucieuses de l’intérêt général et des préoccupations
des électeurs et électrices.