27 juin 2014

Taieb Baccouche : le meilleur pour mener les réformes urgentes


La Tunisie qui a enfanté Ibn Khaldoun, Hached, Bourguiba est toujours capable de produire de grands leaders. L’Homme  de demain doit être cultivé, connaisseur de l’Histoire et apte à tirer  bon profit des personnalités de qualité autour de lui et des organisations républicaines pouvant lui prêter main forte afin  sortir notre pays de l’ornière politique, sociale et économique où il est enlisé.

Le rassemblement du 24 Mars à Monastir a consacré Taïeb Baccouche comme porteur du flambeau de la prochaine étape de stabilisation de la Tunisie sur tous les plans. 

Taieb Baccouche est l’homme de la situation, c’est une figure historique du syndicalisme tunisien. Il est fils et homme du peuple, symbole d’espoir et d’avenir, homme politique de grande expérience,  avisé, ayant des idées concrètes et efficaces. C’est un homme courageux et audacieux. Son passé en témoigne. Il n’a rien à prouver, nous le savons tous. Cela est un grand atout pour notre pays. 

Rassembleur, il sait convaincre : il a introduit avec succès le jeu de la démocratie au cœur de l’UGTT.  Il saura comment  mener deux batailles de front, celle de la stabilisation politique et sociale du pays et l’autre du développement, de l’équité, de l’égalité et du refus de l’exclusion des personnes et des territoires. La dimension sociale du développement sera au cœur de son action politique, de sa philosophie et de son option stratégique. Oui, de ce rassembleur passionné, le pays a vraiment besoin.
Le double héritage de Bourguiba et de Hached inspirera la nouvelle étape de lutte pour asseoir d’une manière pérenne la République et ses valeurs,  les libertés individuelles et collectives, la démocratie réelle et directe, celle du peuple, et la prospérité sans discrimination.
La période à venir doit générer un modèle social  tunisien assurant un équilibre fondé sur un ajustement mutuel généralisé entre le capital et le travail et permettant d'intégrer l'ensemble de la population dans le filet protecteur de l'État social. Rien n’empêche la Tunisie de réussir la synthèse du capitalisme social pour affronter une mondialisation imposée. Taieb Baccouche serait en mesure d’entreprendre cette bataille et certainement avec brio.

Une réforme structurelle, systémique  et globale pour éviter la faillite des Caisses de retraite est nécessaire. Tout retard rendra les mesures à prendre encore plus douloureuses. En attendant, un rééquilibrage paramétrique pour repousser le déficit des caisses d’au moins de 10 ans s’annonce indispensable. Les paramètres concernant le taux de cotisation, l’âge de la retraite et le taux des pensions doivent  être conjugués pour dégager un consensus  préservant les intérêts des retraités et ceux de l’économie nationale. Reporter cette réforme paramétrique c’est accepter la faillite des caisses. L’UGTT pourrait aider Taieb Baccouche à en déclencher le processus.

Autre chantier que cet homme audacieux pourrait mener à bien : celui de la fiscalité. L’héritage benaliste en la matière est très lourd et handicapant. L’impôt sur le revenu ne représente que 15 % des recettes de l’Etat. Les riches jouissent de 70 % de réduction d’impôts. Pourquoi ne pas introduire un impôt de solidarité et un impôt sur la fortune ? Pourquoi certains métiers libéraux à revenu élevé sont-ils  toujours dispensés  en pratique (et non par la loi) de payer l’impôt ? L’impôt est un devoir et un acte citoyen, la marque de l’appartenance et de la construction solidaire d’une Nation.

La Tunisie a perdu et continue à perdre du temps. Face au constat d’échec de la majorité actuelle, il est urgent de repenser le futur du pays, de poser des actes, de proposer des actions et de bien choisir les hommes et les femmes capables de les concrétiser sans calcul ni intérêt personnel, au seul service du peuple et de la Nation.

A cet égard, nous refusons catégoriquement la diversion incarnée par certains courants. Nous refusons de nous laisser « embarquer » dans des discours de compromission, discours stériles et paralysant à plus ou moins long terme c.à.d. invalidant l’avenir de nos enfants. Nous avons le devoir de dessiner une vision claire non empreinte d’ambigüité, non tant pour  nous que pour les générations futures. Nous avons le devoir de dessiner les bases d’une Tunisie ancrée dans son temps et même de retrouver le chemin d’une Tunisie avant-gardiste. N’oublions pas que nous sommes un modèle et une référence pour tous les jeunes des pays arabes et, en particulier, égyptiens, lesquels brandissaient notre drapeau à côté du leur.

Oui, nous avons besoin d’un «Taieb» et de son équipe pour accomplir ces tâches maintenant et demain. Oui, nous le martelons, nous avons besoin d’hommes et de femmes intègres et visionnaires pour que triomphe la Tunisie républicaine, c.-à-d, une Tunisie résolument sur le Front de la démocratie directe, de l’éducation, de la recherche et des technologies de pointe, de la santé, de l’égalité réelle et non formelle homme-femme, du droit au travail, de l’Etat de droit, de la Tunisie de toujours - celle du combat, de la justice,  des réformes et du progrès collectif.

Taieb Baccouche a une responsabilité historique pour sortir notre pays du guet epens intégriste et mafieux. Il doit se présenter aux prochaines élections présidentielles car il a plus de chance de les emporter. BCE, "guide suprême" de Nidaa Tounès n'a aucune chance de réussir ce challenge sans les voix des islamistes. Il sera handicapé par son âge, sa santé et surtout par son entourage immédiat devenu un lobby collant menaçant l’unité de Nidaa Tounès, l’UPT et les forces progressistes. Ce lobby serait manipulé par les rcdistes nouvellement recrutés par le guide suprême.

Taieb Baccouche doit exiger l’organisation d’une primaire (open primary) présidentielle ouverte aux partis de l’UPT et pourquoi pas aux personnalités indépendantes ayant un ancrage républicain et démocratique. Cette initiative serait une bonne manière de décrisper l’ambiance entre Nidaa Tounès et les autres partis de l’UPT.


Mustapha STAMBOULI, républicain