Alerte, on massacre notre faune au sud tunisien pour
quelques dollars … Une menace sérieuse plane sur la survie des gazelles et
outardes et autres espèces locales, victimes, ces derniers temps, d’un
"braconnage autorisé" jamais égalé de mémoire du tunisien. Au rythme
où évolue le carnage, si rien n’est fait contre cette pratique, nous
assisterons purement et simplement à la disparition de notre faune désertique.
Les riches du Golfe investissent dans le massacre et
exterminent des espèces rares de la faune endémique au lieu d’investir dans
notre économie. Le pouvoir ne refuse
rien aux braconniers golfiques. Le sud tunisien est devenu depuis un défouloir
pour émirs à la recherche du plaisir sanguinaire. Le pouvoir leur offre toutes
les commodités pour venir chasser l'outarde et la gazelle pourtant protégées
officiellement.
L’outarde houbara (chlamydotis undulata), en voie
d’extinction est la cible principla de ces sauvages venant du désert. L’outarde
est un bel oiseau coureur de 60-65 cm, haut sur pattes, dont le plumage tacheté
reproduit l’ocre de la steppe, par un mimétisme qui lui permet d’échapper à ses
prédateurs.
Pourtant, la loi tunisienne protège, depuis l’indépendance, la faune
sauvage, par le biais d'une législation sévère et la création de parcs
nationaux. Malgré les abus commis de tous temps par les chasseurs et les
braconniers tunisiens, le pays abrite encore quelques espèces rares et menacées
de disparition, telles que la gazelle dorcas, la gazelle blanche ou rim, la
gazelle de montagne et aussi la gracieuse outarde houbara. Seule une protection
absolue a permis de protéger cet oiseau vulnérable. Il figure d’ailleurs sur la
liste des espèces menacées dressée par la convention de Washington dont la
Tunisie est signataire depuis 1974.
L’Association tunisienne «Les Amis des Oiseaux» (AAO) milite
pour mettre fin à ces massacres et tire le signal d’alarme du risque imminent d’un
tel braconnage. Les appels d’AAO aux autorités tunisiennes sont à ce jour
restés sans réponse. Avant de terminer, il nous semble important
d’attirer l’attention de tout un chacun et en particulier les autorités en
charge de l’environnent de prendre position et de faire respecter les lois en
matière de conservation de la faune sauvage. Faute de quoi, les associations
seront dans l’obligation de poursuivre les autorités régionales/locales ainsi
que l’administration centrale censée protéger cette faune endémique en justice
nationale et auprès des instances internationales en application de l’Accord de
Washington.
Mustapha STAMBOULI