23 juin 2012

Faune endémique : arrêtez le massacre !


Alerte, on massacre notre faune au sud tunisien pour quelques dollars … Une menace sérieuse plane sur la survie des gazelles et outardes et autres espèces locales, victimes, ces derniers temps, d’un "braconnage autorisé" jamais égalé de mémoire du tunisien. Au rythme où évolue le carnage, si rien n’est fait contre cette pratique, nous assisterons purement et simplement à la disparition de notre faune désertique.
Les riches du Golfe investissent dans le massacre et exterminent des espèces rares de la faune endémique au lieu d’investir dans notre économie. Le  pouvoir ne refuse rien aux braconniers golfiques. Le sud tunisien est devenu depuis un défouloir pour émirs à la recherche du plaisir sanguinaire. Le pouvoir leur offre toutes les commodités pour venir chasser l'outarde et la gazelle pourtant protégées officiellement.
L’outarde houbara (chlamydotis undulata), en voie d’extinction est la cible principla de ces sauvages venant du désert. L’outarde est un bel oiseau coureur de 60-65 cm, haut sur pattes, dont le plumage tacheté reproduit l’ocre de la steppe, par un mimétisme qui lui permet d’échapper à ses prédateurs.
Pourtant, la loi tunisienne  protège, depuis l’indépendance, la faune sauvage, par le biais d'une législation sévère et la création de parcs nationaux. Malgré les abus commis de tous temps par les chasseurs et les braconniers tunisiens, le pays abrite encore quelques espèces rares et menacées de disparition, telles que la gazelle dorcas, la gazelle blanche ou rim, la gazelle de montagne et aussi la gracieuse outarde houbara. Seule une protection absolue a permis de protéger cet oiseau vulnérable. Il figure d’ailleurs sur la liste des espèces menacées dressée par la convention de Washington dont la Tunisie est signataire depuis 1974.
L’Association tunisienne «Les Amis des Oiseaux» (AAO) milite pour mettre fin à ces massacres et tire le signal d’alarme du risque imminent d’un tel braconnage. Les appels d’AAO aux autorités tunisiennes sont à ce jour restés sans réponse.  Avant de terminer, il nous semble important d’attirer l’attention de tout un chacun et en particulier les autorités en charge de l’environnent de prendre position et de faire respecter les lois en matière de conservation de la faune sauvage. Faute de quoi, les associations seront dans l’obligation de poursuivre les autorités régionales/locales ainsi que l’administration centrale censée protéger cette faune endémique en justice nationale et auprès des instances internationales en application de l’Accord de Washington.
Mustapha STAMBOULI