10 juin 2012

La Tunisie en route vers une guerre civile ?

La gabegie et la violence s’installent dans le pays : deux évènements ont marqué les esprits ce week end :
(1) Nous apprenons à travers les médias électroniques que deux salafistes accompagnés d’un huissier de justice se sont déplacés en milieu de la journée du dimanche 10 juin 2012, à la galerie d’art à la Marsa où se tient actuellement une exposition.
L’huissier de justice a procédé à un constat avec prise de  photos de certaines œuvres exposées. Les salafistes ont exigés le retrait de  certains tableaux avant leur retour dans l’après midi.
(2) Le militant Ahmed Hermassi a déclaré ce matin  à une radio locale que son logement à Feriana, gouvernorat de Kasserine,  a été incendié par des salafistes. Le feu a détruit tous ses biens matériels. Sa famille est sortie indemne de cette lâche agression.  Lui se trouve actuellement à l’hôpital pour subir des analyses et recevoir des soins.
Ces deux exemples prouvent que le pays est  rentré de  plain-pied  dans une zone de turbulence et de violence visant l’intelligence et l’art.
Il y a quelques mois les salafistes ont tenté d'imposer un modèle rétrograde qui remettra en cause les acquis sociétaux de la Tunisie. L’université a été  utilisée par ces salafistes comme laboratoire  pour avoir un modèle ajusté et calé afin de le généraliser sur l’ensemble de la société. Le niqab n'est que la face visible de l'iceberg qui commence à envahir nos vies, nos villes, nos universités, nos écoles, nos lycées ! Cela signifie une volonté politique d'instrumentaliser leur habillement afin de nous faire comprendre qu'ils peuvent nous imposer un Etat Islamique! Mais ne nous faisons pas d'illusion, ce n'est qu'une étape qui, une fois franchie, leur permettra de nous imposer petit à petit leurs propres règles du vivre ensemble. L’obscurantisme, on sait ce que c’est !!
Au vu de ce décalage entre le pays réel et le triangle de l’ignorance, de la compromission  et de l’incompétence  formé par la Troïka, la Tunisie  semble être entrée en état d’insécurité et de violence, situation pré-insurrectionnelle dont s'inquiètent les tunisiens et les chancelleries.
Notre pays amorce un tournant décisif dans son histoire. Les forces de la réaction et du salafisme tentent de détruire la République et ses acquis sociétaux. 
Tout  tunisien  est donc susceptible de se mobiliser afin de se battre pour sa République.
Mobilisons-nous toutes et tous d’urgence, partis et société civile, avant que le processus ne devienne irréversible et ne nous entraine dans une guerre civile sans fin et sans merci à l’instar de l’Algérie, il y a plusieurs décennies.
Nous appelons l’Institution Militaire et les forces de sécurité républicaines à nous rejoindre dans cette œuvre citoyenne au service et à la défense de la République.


Mustapha STAMBOULI