Moncef Marzouki, président provisoire sans
prérogatives significatives déclara l’autre jour dans une émission «people» de bas
niveau de réflexion intellectuelle, qu’il a décidé de limoger Monsieur Mustapha
Kamel Nabli de ses fonctions de gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie.
Le
lendemain, MKN sort de son silence et rappelle au président "éphémère" qu’il n’a
nullement l’intention de démissionner et
que seule une décision commune de trois présidents et l’approbation de l’Assemblée
Nationale Constituante pourrait le démettre de ses fonctions. MKN a profité de
cette réponse pour donner une leçon à Moncef Marzouki en lui rappelant la loi
organisant les pouvoirs publics : "la décision de nommer ou de
limoger le gouverneur de la banque centrale, qui intervient sous proposition du
président de la République et du Chef du gouvernement, doit être adoptée par l'Assemblée
Nationale Constituante" et ajouta "Le président a dépassé les
prérogatives de l'ANC à laquelle revient, à elle seule, l'autorité d'approuver
ou de refuser la décision de révocation". L’ANC pour désapprouver le président provisoire a décidé à travers la commission de la planification, la finance et le développement, de tenir, le
19 juin 2012, une séance d'audition qui sera consacrée à l'évaluation de la
politique monétaire et bancaire et à la note souveraine de la Tunisie.
Depuis son accession au palais de Carthage, Moncef Marzouki collectionne
les gaffes : la toute dernière concerne sa polémique avec les autorités suisses sur la restitution
des fonds de Ben Ali placés en Suisse.
La multiplication des déclarations publiques des conseillers du président demandant la démission du gouvernement nous laissent perplexes et de
marbre. Comment un président accepte-il l’insubordination de ses proches
collaborateurs ? Les citoyens tunisiens se demandent s’il y a vraiment un président à
Carthage ?
Un président ne maitrisant pas ses dossiers doit
démissionner avant qu’il soit dégagé. Comment peut-on expliquer une telle cacophonie au plus haut niveau de l'Etat ?
Alors, arrêtons les frais et mettons de côté ce président provisoire
qui n’arrive pas à honorer la fonction présidentielle.
Mustapha STAMBOULI