Houssine Abassi, patron de l’UGTT vient d’annoncer que la
conférence du Dialogue National devra démarrer le 16 octobre en présence des
principaux partis politiques y compris Nida Tounès. Y prendront part,
également, les présidents des groupes parlementaires et des personnalités
nationales.
La mise en place de cette conférence est venue à maturité
trop tard pour qu’elle soit sérieuse et efficace. Pourquoi le pouvoir n’a donné
son aval que très récemment bien que cette proposition remonte à plusieurs mois ?
Sans le mécontentement américain et européen, le pouvoir n’aurait jamais
accepté discuter avec l’opposition en dehors de l’ANC.
L’exercice est délicat : l’UGTT s’expose dangereusement si les décisions de la conférence nationale ne sont pas exécutoires. A-t-elle préparé convenablement cette conférence en invitant toutes les forces vives de la Nation, en établissant un ordre du jour clair en couvrant toutes les questions-clés, en définissant les prérogatives de cet instrument de dialogue et de décisions. L’UGTT doit publier le 15 octobre une déclaration arrêtant les objectifs et les résultats attendus avec un timing de la conférence. La date du 22 octobre doit sonner la fin du dialogue. Le prolonger au delà, c’est courir le risque de donner une nouvelle légitimité de l’ANC sans limite de temps. L’UGTT a à faire à un pouvoir connu par le son non-respect des engagements.
L’UGTT a –t- elle préparé un plan B en cas d’échec de ce
cycle de dialogue national ? Sans ce plan, cette initiative ne sera pas
prise au sérieux et poussera le pouvoir à jouer aux prolongations jusqu’à ce
que les conditions lui soient favorables.
Compte tenu de la non-souveraineté de cette « conférence
de la palabre africaine », nous attirons l’attention des partis de gauche
républicaine de garder leur distance de cette initiative et songer au plan B
comme alternative à l’échec cette palabre.
Nous restons convaincus que seule une conférence nationale
souveraine des Forces Vives de la Nation est capable de trouver les solutions
et moyens pour sortir le pays de l’impasse. Outre définir le contenu et l’agenda de la prochaine transition avec ses institutions, la CNS serait de même à trancher sur une question essentielle et
stratégique concernant la normalisation des relations avec Israël. Depuis plus
deux ans nous subissons un harcèlement continu de l’Etat sioniste !
Deux hypothèses sont envisageables : le neutraliser ou normaliser avec
lui. La première est hors de nos moyens aujourd’hui, le reconnaitre à nos
conditions, hypothèse possible et nécessaire pour nous éviter l’implosion.
Pour conclure, la classe politique est invitée à prendre les choses avec beaucoup de gravité, d’être conséquente et efficace et laisser la campagne électorale pour plus tard car les élections n’auraient pas lieu avant 2014 !
Mustapha STAMBOULI