06 octobre 2012

La Normalisation avec Israël mérite à elle seule une conférence nationale !


Il n’est plus secret pour personne qu’Israël est le maitre d’œuvre des printemps arabes et le concepteur des transitions dans tous ces pays. Aucun ne doute de la présence massive du Mossad dans nos pays «libérés» des dictateurs. Ces agents du Mossad sont très actifs et efficaces capables de réaliser n’importe quelle opération de sabotage ou d’agression. L’assaut de l’ambassade américaine porte la signature de ces services secrets.

Comment est-il possible de réaliser une telle opération s’il n’y a pas infiltration ? Qui pouvait fournir une liste exhaustive aux américains des personnes ayant participé à cette opération spectaculaire. De la pure absurdité de ne pas reconnaitre que Ben Ali nous a laissé un héritage lourd : celui de la présence du Mossad en Tunisie. Le peuple doit savoir la vérité sur cette question : une enquête réellement indépendante devra clarifier les conditions réelles de l’exécution de ce sabotage. Comment est-il possible d’en arriver là. L’enquête devra clarifier les zones sombres de cette affaire !

Qui peut nous expliquer pourquoi les pays du golfe n’ont pas concrétisé leur promesse, celle d’investir massivement dans notre pays sachant que ces golfiques ont aidé, sans compter, les islamistes pour arriver au pouvoir ?!

La question de normalisation des relations avec Israël ne serait-elle pas la condition première pour tout appui économique et financier ?

Pourquoi les occidentaux n’ont-ils pas tenu leurs engagements du G8 concernant les annonces mirobolantes de 40 Milliards de dollars à partager avec l’Egypte  ? !

Il est clair que la question de reconnaissance officielle d’Israël et la normalisation de nos relations était un préalable non écrit à toute assistance aux jeunes et fragiles démocratie arabes issues du «printemps israélien» !

Il ne faut pas jouer à l'autruche : nous devons formuler une position sans ambigüité concernant la normalisation avec Israël. Cet Etat-voyou est capable de nous déstabiliser voire nous «somaliser» si le prochain pouvoir n’accepte pas ses exigences de normalisation. Il est impératif que la conférence nationale promise traite en priorité la question de la normalisation avec Israël. Si la classe politique n’est pas en mesure de prendre une telle décision,  c’est au peuple de dire son dernier mot à travers un référendum.

Mustapha Ben Jaâfar, président de l’ANC n’a-t-il pas déclaré en Autriche que  la normalisation des relations avec Israël n’est bloquée que par une minorité de nationalistes extrémistes.  MBJ  pose maladroitement la question de cette normalisation. La manière est mauvaise mais le fond est discutable. Au lieu de faire cette déclaration hors du territoire tunisien, il aurait dû  inscrire ce point dans l’ordre du jour des discussions de la Constituante.

Yigal Palmor, porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, vient de fournir le dernier élément du puzzle : «Le Mouvement Ennahdha ne veut pas coopérer avec nous malgré nos tentatives depuis la révolution, et nous ne les obligeons pas à le faire». Si nous traduisons la langue de bois diplomatique cela veut dire qu’Israël va accentuer sa pression multiforme sur la Tunisie pour obtenir la normalisation des relations entre les deux pays. En d’autres termes, C’est une mise en demeure en bonne et due forme a été adressée à la Troïka et plus particulièrement au parti islamiste. Jusqu’où pourrait aller Israël dans sa riposte ? On le saura bientôt !

Il y aurait eu une promesse non concrétisée et non tenue. Ceci explique cela ! Il ne faut pas oublier que le Mossad est très actif et ce n’est pas nouveau !

Gourou ne veut plus normaliser afin de créer le chaos, condition objective pour mettre en application sa théorie du "chaos créateur" ! Il y a une logique dans tout ! Nous sommes conscients de son plan diabolique. On fera en sorte qu'il ne fonctionnera pas !

Le futur tunisien est bloqué par cette question de normalisation avec l’Etat sioniste. Sommes-nous capables de passer outre ? Non et trois fois non. Ben Ali a subi des pressions occidentales pour le forcer à reconnaitre officiellement cet Etat-voyou. Sans refuser, il avait tenté de repousser cette échéance en organisant des relations underground pour tromper  Israël mais ces dernier ne voulait plus de flirts, il a exigé une « vraie consommation», d’où le plan diabolique pour dégager le grand ami de l’Occident, ZABA !

L’attentisme de  Ben Ali n’a pas payé. Maintenant, avons-nous le courage et la volonté d’imposer à Israël la normalisation avec nos conditions qui doivent être  clairement définies et annoncées au grand jour à l’Assemblée Générale des Nations Unies afin de  préserver nos intérêts et défendre le minima de la cause palestinienne et arabe. Prenons le leadership arabe pour dire au Monde entier que cet Etat voyou doit cesser d’imposer sa solution par la force et par l’occupation à distance de nos territoires. 

Une solution globale est l’unique sortie honorable pour tout le monde. Des négociations marathon pourraient avoir lieu rapidement au siège des NU pour trouver cette solution miracle avant la fin de l’année. Marzouki, au lieu de passer tout son temps à voyager à gauche et à droit aurait dû s’occuper, en priorité,  de ce dossier si délicat et si stratégique.

Bourguiba n’a-t-il pas déclaré dans ville de Jéricho, le 3 mars 1965 : « Mon vœu le plus cher est que les arabes vivent dans une communion des cœurs encore plus étroite, que les dirigeants réalisent entre eux une meilleure compréhension et combattent tous les complexes de quelque sorte que ce soit : complexes d’infériorité vis-à-vis de l’ennemi dont on serait tenté de surestimer les forces, complexes de supériorité qui risqueraient de nous précipiter dans une catastrophe que nous pouvons sûrement éviter, grâce à un recours incessant à la raison et à l’intelligence. »  Des propos d’une actualité insolente !


Depuis plus deux ans nous subissons un harcèlement continu  de l’Etat sioniste ! Deux hypothèses sont envisageables : le neutraliser ou normaliser avec lui. La première est hors de nos moyens aujourd’hui, le reconnaitre à nos conditions, hypothèse possible et nécessaire pour nous éviter l’implosion.  Pétain n'a-t-il pas fait le meilleur choix pour la France à ce moment là  tout en organisant la résistance par son disciple  le général De Gaule ?

Mustapha STAMBOULI