Mohamed Mabrouk, économiste et professeur universitaire a
publié un commentaire pertinent à partir des publications de l’Institut
National de la Statistique (INS) sur le dérapage du financement extérieur de la
Tunisie. Le transfert de devises au est passé de quelques centaines de millions
de dinars à plus à 3,5 milliards de dinars en 2011 avec une forte probabilité
de dépasser les 4 Milliards en 2012. L’origine de ce dérapage est constituée essentiellement par
les dividendes exponentiels des IDE non exportateurs ou exportateurs
partiellement. Pour faire ressortir cette absurdité héritée du régime de ZABA
et poursuivie par l’actuel pouvoir, Mabrouk a retracé aussi l’histogramme des
recettes en devises qui sont devenues négatives à partir de 2011. Ces recettes
ont atteint les 2 milliards en 2005 et sont devenues négatives (-1,3 Milliards
en 2011 avec possibilité de descendre à – 2 milliards en 2012).
La Tunisie vit une situation chaotique et risque
« l’effet de ciseaux » qui
aboutira à l’effondrement financier du pays.
La faillite est inévitable et il faut se préparer au pire.
Le phénomène d’exportation des devises au titre des bénéfices des IDE, surtout
après la cession de plusieurs entreprises tunisiennes à des pays golfiques est
devenu insupportable et crée un réel déséquilibre aux agrégats économiques du
pays. Il est fort probable que la BCT ne sera plus en mesure de trouver des
devises pour boucler le trou de la balance des paiements particulièrement après
la dégradation de la note de la dette de la Tunisie à «BB+», par l’Agence de
notation internationale Fitch Ratings, accompagnée de perspectives négatives.
L’avenir est sombre et la machine infernale ne va s’arrêter sans casse.
Une authentique révolution est une exigence historique pour
mettre fin à cette gestion calamiteuse des affaires publiques. Des réformes
structurelles sont nécessaires en particulier concernant les avantages accordés
aux IDE non exportateurs, source de blanchiment d’argent sale et fuite des
capitaux vers l’étranger. L’appauvrissement de la Tunisie est amorcé et
aboutira in fine à faire des tunisiens et tunisiennes des esclaves du système
mafieux international.
Pourquoi le gouverneur de la BCT minimise-t-il la
dégradation de la note de la dette de la Tunisie à «BB+» par l’Agence de
notation internationale Fitch Ratings ? Aurait-il la même réaction si la note
avait été améliorée par la même agence ? Cessons de justifier l’injustifiable.
Tous nos paramètres financiers et économiques sont au rouge et nous risquons la
banqueroute à n’importe quel moment en raison de nos politiques incohérentes et
d’un exécutif incompétent dans son ensemble.
Qu’attendons-nous pour sortir le pays de l’impasse ? Le défi
est surmontable si nous osons mettre un processus de conférence nationale
souveraine en place qui aurait pour charge d’installer un exécutif compétent et
un agenda de sortie de crise. Le temps est compté.
Nous donnons une liste non exhaustive des Mesures à prendre d’urgence avant la banqueroute annoncée et la faillite à la
grecque :
(i)
Supprimer la Caisse de
compensation et cibler les aides aux familles nécessiteuses,
(ii) Suspendre le remboursement de la dette),
(iii) Réduire substantiellement les frais de fonctionnement des
administrations,
(iv) Dévaluer officiellement le dinar au moins de 20% pour
réduire substantiellement les importations inutiles,
(iv) Supprimer les avantages pour les IDE non exportateurs réduisant
ainsi le déficit de la balance des paiements,
(v)
Introduire une
fiscalité plus juste mais stricte,
Les niches pour réduire les dépenses sont nombreuses et
faciles à identifier, Il suffit d’avoir la volonté et bien expliquer au peuple
la stratégie de sortie de crise.
Mustapha Kamel Nabli est en mesure d’apporter des idées
neuves et de mener les réformes sans atteindre la rupture.
Nous lançons un appel solennel à tous les patriotes ayant
une compétence-expérience certaine en matière politico-économique à l’instar de
Mansour Moalla, Rachid Sfar, Ahmed Ben Salah, Mustapha Filali et tant d’autres pour
lancer une initiative salvatrice afin d’éviter à la Tunisie la faillite et la
banqueroute ? Il faut dépasser maintenant le stade du constat et de
l'inventaire pour aller vers les solutions ! A notre avis, une conférence
nationale souveraine des Forces Vives de la Nation mettrait fin à ce désordre
et installerait une dernière transition, porteuse d’optimisme et de solutions
pérennes.
La Tunisie est en danger. Nous sommes tous responsables de
ce qui pourrait arriver à notre pays. Le peuple ne pardonnera jamais aux
responsables du chaos et à tous ceux qui ont participé à ce désordre généralisé
et intégral par leur silence mortel.
Mustapha STAMBOULI
Mustapha STAMBOULI