08 février 2013

Sauvons la Tunisie, l’Etat et la République !


L'assassinat de Chokri Belaïd marquera pour longtemps les esprits et les mémoires des Tunisiens et Tunisiennes. Cet évènement met à nu la fragilité de la Tunisie.  Les  voyous ont franchi un nouveau palier de haine et de rancœur. Cet acte horrible dénote que ces fascistes sont des incultes, t ennemis de la Nation.

Résistons et unissons-nous contre ces barbares intolérants et arriérés. Cette barbarie doit être condamnée par toutes les forces vives du pays.

Si le pouvoir politique refuse de prendre ses responsabilités pour endiguer le danger de la somalisation de la Tunisie avant qu'il ne soit trop tard, c’est à l’Institution Militaire, garante de la République et de ses institutions,  de prendre l’initiative pour mettre fin à cet état de gabegie et de guerre civile unilatérale.

Espérons que le peuple se réveille et comprenne les objectifs réels de ces barbouzes: la division et la haine  pour affaiblir l’Etat, démoraliser le peuple et instaurer un pouvoir fasciste, c'est-à-dire confisquer toutes les libertés.

Aujourd'hui plus que jamais, il convient de se demander : à qui profite cette gabegie ? La société civile a le devoir de faire face à ce phénomène de la radicalisation et de l’extrémisme cherchant à anéantir la République et ses acquis.

La situation est extrêmement grave et exige une prise de conscience collective pour sortir le pays de ce guet-apens !

Le temps n’est pas aux compromis boiteux : l’opposition républicaine doit exiger un règlement définitif de tous les problèmes en instance : constitution, code électoral, ISIE, date du référendum sur la constitution, élections générales. Tout accord partiel constituera un pas en arrière et une prolongation à l’infini de l’actuelle transition.

Cet état de dégradation de la sécurité met le pays à deux doigts de l’implosion. Compte tenu des conséquences graves qui découleront de cette situation, nous appelons avec force à une refonte rapide et objective de la feuille de route pour préserver ce qui reste de la République et nous éviter une «somalisation» certaine de la Tunisie. Ce plan de sortie de crise pourrait se dérouler en quatre temps : 

(1) Compte tenu de l’échec du gouvernement, la majorité actuelle n’a plus de légitimité morale et d’efficacité pour poursuivre l’exercice du pouvoir. Il est donc obligatoire qu’une nouvelle majorité s’organise autour d’un pôle républicain pour diriger le pays, le temps de trouver une solution pérenne pour la prochaine transition.

(2) Activation, sans délai, de la Constitution de 1959 pour installer de nouveau l’Etat de droit car la «petite constitution» n’est qu’une compilation de textes contradictoires et incohérents.

(3) Lancement par le président de la République d’un processus de Conférence Nationale Souveraine des Forces vives de la Nation pour dégager une feuille de route consensuelle et une nouvelle transition pour diriger le pays jusqu’aux prochaines élections législatives et présidentielles.

(4) Lancement d’une opération d’épuration de la Tunisie des éléments des ligues de protection de la révolution.

Sans la mise en œuvre rapide de cette feuille de route, la Tunisie sombrera dans la violence et l’instabilité. En seront personnellement responsables les trois présidents.

Pour conclure, l’opposition, dans sa version rénovée, sera-t-elle en mesure  de voir grand et de placer l’unité nationale au cœur de son combat pour l’instauration d’une réelle démocratie et la préservation de la République et de ses acquis ? Sera-elle capable de concevoir un Contrat social pour sortir le pays du marasme actuel et restaurer la dignité des sans emploi,  et des sans-abri et des sans voix ? 

Mustapha STAMBOULI