01 février 2016

Oui, la Tunisie avance vers la troisième voie !

L’expérience démocratique entamée depuis le départ de Ben Ali a abouti à un échec cuisant que nous vivons aujourd’hui. La Tunisie vit actuellement un désordre total : un gouvernement incapable de gouverner, un président occupé par la promotion de son fils beaucoup plus des affaires de l’Etat,   un parlement incompétent et une opposition désorganisée à la recherche d’un sauveur. Le peuple doute de la capacité de la classe dirigeante pour redresser la situation politique, économique, sociale, sécuritaire.  Le peuple attend des gestes forts pour croire et s’impliquer dans la construction du pays.
Ceux qui prétendent chercher une solution pour colmater les brèches dans la maison Nidaa Tounès doivent admettre que les dès sont jetés et que ce parti se conjugue au passé.

L’initiative de Mohsen Marzouk pour créer un nouveau parti ne pourrait pas constituer une alternative à Nidaa Tounès pour plusieurs raisons : (i) Mohsen Marzouk n’a qu’un seul objectif ; s’installer à Carthage. Il voudrait rééditer l’expérience de son mentor BCE. (ii) Mohsen Marzouk et ses amis n’ont pas de projet crédible pour le pays, ils comptent se rallier les  islamistes pour gouverner le pays (iii) Ils n’auront de soutien ni de la masse  laborieuse et chômeurs, ni du pouvoir économique. Même la mafia de la contre bande préfèrerait aider d’autres partis. Bref, l’initiative de Mohsen Marzouk ne sera  qu’un feu de paille …

La Solution réside dans le renforcement de l’initiative de Faouzi Elloumi qui a cherché dès le début du conflit à l’intérieur de  Nidaa Tounès à se démarquer du clan qui voudrait faire de Nidaa Tounès une succursale des islamistes. Elloumi ne se voit pas non plus, en tant que Bourguibiste, s’allier avec les anciens watadistes.

Elloumi est en mesure de rallier autour de son initiative tous les militants et partis ayant un ancrage bourguibiste, moderniste et réformateur.
Il doit s’entourer très rapidement des personnalités politiques honnêtes et capables comme Mustapha Kamel Nabli, Néji Jalloul, Morjane, Ahmed Friaa et tant d’autres et s’engager à rassembler dans un mouvement toutes les sensibilités républicaines et progressistes, contribuant ainsi à l’émergence d’un courant politique puissant, convaincu, capable de résister aux courants politiques cherchant à balayer nos acquis sociétaux.
Il est urgent pour agir, car le temps est compté. Il ne reste pour les élections locales que quelques mois. Les partis qui n’ont pas un ancrage territorial ne peuvent espérer un jour gouverner le pays.
Le peuple tunisien attend des réponses nettes dénuées de tout simplisme et toute opacité aux questions fondamentales (lutte contre la pauvreté et le chômage, développement local, réforme de l’administration, etc…)  lui permettant, en toute connaissance, de bien choisir ses représentants et futurs responsables politiques. Sans réponse à ces questions-cruciales, les citoyens et citoyennes risquent de bouder ou déserter les partis au profit de personnalités locales, censées soucieuses de l’intérêt général et des préoccupations des électeurs et électrices.

Mustapha STAMBOULI

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