L’expérience démocratique entamée depuis le départ de Ben
Ali a abouti à un échec cuisant que nous vivons aujourd’hui. La Tunisie vit
actuellement un désordre total : un gouvernement incapable de gouverner,
un président occupé par la promotion de son fils beaucoup plus des affaires de
l’Etat, un parlement incompétent et une
opposition désorganisée à la recherche d’un sauveur. Le peuple doute de la
capacité de la classe dirigeante pour redresser la situation politique,
économique, sociale, sécuritaire. Le peuple attend des gestes forts pour
croire et s’impliquer dans la construction du pays.
Ceux qui prétendent chercher une solution pour colmater les
brèches dans la maison Nidaa Tounès doivent admettre que les dès sont jetés et
que ce parti se conjugue au passé.
L’initiative de Mohsen Marzouk pour créer un nouveau parti
ne pourrait pas constituer une alternative à Nidaa Tounès pour plusieurs
raisons : (i) Mohsen Marzouk n’a qu’un seul objectif ; s’installer à
Carthage. Il voudrait rééditer l’expérience de son mentor BCE. (ii) Mohsen
Marzouk et ses amis n’ont pas de projet crédible pour le pays, ils comptent se
rallier les islamistes pour gouverner le
pays (iii) Ils n’auront de soutien ni de la masse laborieuse et chômeurs, ni
du pouvoir économique. Même la mafia de la contre bande préfèrerait aider
d’autres partis. Bref, l’initiative de Mohsen Marzouk ne sera qu’un feu de paille …
La Solution réside dans le renforcement de l’initiative de
Faouzi Elloumi qui a cherché dès le début du conflit à l’intérieur de Nidaa Tounès à se démarquer du clan qui voudrait
faire de Nidaa Tounès une succursale des islamistes. Elloumi ne se voit pas non
plus, en tant que Bourguibiste, s’allier avec les anciens watadistes.
Elloumi est en mesure de rallier autour de son initiative
tous les militants et partis ayant un ancrage bourguibiste, moderniste et
réformateur.
Il doit s’entourer très rapidement des personnalités
politiques honnêtes et capables comme Mustapha Kamel Nabli, Néji Jalloul,
Morjane, Ahmed Friaa et tant d’autres et s’engager à rassembler dans un
mouvement toutes les sensibilités républicaines et progressistes, contribuant
ainsi à l’émergence d’un courant politique puissant, convaincu, capable de
résister aux courants politiques cherchant à balayer nos acquis sociétaux.
Il est urgent pour agir, car le temps est compté. Il ne
reste pour les élections locales que quelques mois. Les partis qui n’ont pas un
ancrage territorial ne peuvent espérer un jour gouverner le pays.
Le peuple tunisien attend des réponses nettes dénuées de
tout simplisme et toute opacité aux questions fondamentales (lutte contre la
pauvreté et le chômage, développement local, réforme de l’administration,
etc…) lui permettant, en toute connaissance,
de bien choisir ses représentants et futurs responsables politiques. Sans
réponse à ces questions-cruciales, les citoyens et citoyennes risquent de
bouder ou déserter les partis au profit de personnalités locales, censées soucieuses
de l’intérêt général et des préoccupations des électeurs et électrices.
Mustapha STAMBOULI
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