Les
résultats des dernières élections –présidentielles et législatives ont mis à nu
nos intellectuels et surtout ceux du Centre. Ils n’ont rien vu venir. Sinon comment explique-t-on le raz-de-marée
des forces conservatrices et obscurantistes qui ont raflé tous les pouvoirs ?
Le choc est réel et seul un travail en profondeur serait capable de rassembler les forces républicaines et démocratiques afin
de changer la donne et mettre fin à l’hégémonie des forces rétrogrades.
Il faut être
aveugle pour ne pas constater l’échec du « Centre politique ». Ceci,
étant, comment peut-on sortir de cette impasse le plus tôt possible ?
Les intellectuels
centristes ont un rôle capital à jouer dans l’équilibre des forces politiques
en Tunisie. Ils ont la responsabilité d'éclairer la société par leurs
réflexions et leurs actions sur le terrain. Il convient de nous interroger
sérieusement sur le rôle de nos intellectuels dans le fonctionnement du système
politique. Quel a été leur apport dans l’organisation de ce système depuis 2011 ? Quelle a été leur
responsabilité dans l’effritement et l’implosion des forces de gauche et du centre ? Ils
ne disent rien... Ils palabrent sur les réseaux sociaux et dans les bistros
chics de Tunis et ailleurs-constat triste et amer !
Nous
attendons de nos intellectuels qu’ils soient des leviers de l’unité des forces
centristes. Nous attendons d’eux, en des temps de crise, qu'ils se manifestent,
se distinguent, sortent du lot du commun des mortels, et s’obligent à produire
des idées utiles, à proposer des solutions pour dénouer la
crise profonde que traverse le système politique. Nous
attendons d’eux qu’ils accompagnent la sauvegarde de notre démocratie et en
analysent les contradictions avec toute la rigueur nécessaire. Car, rien ne
défigure plus l’image de nos intellectuels que le silence prudent, la
démission.
Nous devons prendre l’initiative de rassembler dans un
front uni toutes les sensibilités républicaines et progressistes, contribuant
ainsi à l’émergence d’un courant politique puissant, convaincu, capable de
résister aux courants politiques cherchant à balayer à jamais nos acquis
républicains.
A titre de contribution dans cette démarche du réveil des forces démocratiques, je propose la mise en place d’un groupe de réflexion qui aura pour mission de trouver les voies et moyens pour faire émerger un Front politique centriste, capable de donner de l’espoir au peuple du Centre, car ce peuple est complètement malheureux, voire déprimé.
Le peuple du
Centre attend un acte républicain de la part de ses intellectuels qui pourrait redonner aux tunisiens et
tunisiennes le goût et la volonté de l’engagement politique. Sinon, une seule
alternative s’offrira au peuple : faire sa révolution, une vraie révolution
citoyenne quelques soient les coûts, les épreuves et les sacrifices.
Mustapha STAMBOULI
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