Monsieur le Président,
Dans le cadre de vos efforts pour réformer le secteur éducatif à tous les niveaux, je me permets de vous adresser cette lettre afin de soumettre une proposition qui pourrait jouer un rôle déterminant dans la rénovation et la crédibilité de notre système éducatif. En effet, face à l’augmentation préoccupante des fraudes liées aux diplômes à tous les niveaux, il devient impératif de mettre en place des mécanismes solides pour garantir l’intégrité des qualifications et la qualité des connaissances des diplômés.
Je vous propose la création d'une Agence
Nationale de Contrôle et Validation des Diplômes. Cette initiative aurait
pour objectif de détecter non seulement les faux diplômes et les diplômes de
complaisance, mais aussi de garantir que les porteurs de diplômes, qu’ils
soient nationaux ou étrangers, possèdent réellement les compétences et connaissances
qu'ils revendiquent. Ce contrôle approfondi pourrait s’avérer être un levier
stratégique pour renforcer la crédibilité de notre système éducatif, tout en
protégeant les entreprises, les institutions et les individus des conséquences
néfastes de pratiques frauduleuses.
Au-delà de la lutte contre la
fraude, cette agence permettrait également de répondre à une problématique
essentielle : la qualité des connaissances des diplômés. Il est malheureusement
trop fréquent de constater que certains porteurs de diplômes n’ont pas les
compétences nécessaires pour exercer leurs professions, malgré l’authenticité
de leurs qualifications. En imposant un contrôle des connaissances
systématique, nous inciterions les universités et les centres de formation à
dispenser des formations rigoureuses, à évaluer les étudiants de manière
transparente et à supprimer les pratiques de "notes de complaisance".
Cela aurait un effet immédiat sur la valeur réelle des diplômes et garantirait
que chaque diplômé soit véritablement prêt à relever les défis du monde
professionnel.
À titre d'exemple, plusieurs pays
européens et étrangers ont déjà mis en place des dispositifs similaires pour
lutter contre ces problématiques. En France, la base de données
"Diploma" permet de vérifier l’authenticité des diplômes délivrés par
les établissements d’enseignement supérieur, tandis qu'en Allemagne, le
"ZAB" (Zentralstelle für ausländisches Bildungswesen) joue un rôle
similaire pour la validation des diplômes étrangers. Aux États-Unis, des
initiatives comme le National Student Clearinghouse permettent de vérifier
l’existence et la véracité des diplômes universitaires, contribuant ainsi à
sécuriser le marché du travail.
En créant une Agence Nationale de
Contrôle et Validation des Diplômes, nous pourrions non seulement garantir
l'authenticité des diplômes, mais aussi instaurer un système d’évaluation des
compétences des diplômés. Cela encouragerait les institutions académiques à
améliorer leur qualité de formation et à adapter leur enseignement aux
exigences du marché. En effet, un contrôle rigoureux des connaissances
favoriserait la compétitivité des diplômés et permettrait aux entreprises de
recruter des candidats réellement qualifiés.
Enfin, une telle agence pourrait
jouer un rôle essentiel dans la modernisation de notre système éducatif, en
incitant les établissements à offrir une formation de qualité et à promouvoir
l'intégrité académique. Cela serait une étape clé dans la restauration de la
confiance dans nos qualifications professionnelles, un élément essentiel pour
notre développement économique et social.
Je suis convaincu qu’une telle
initiative serait un pas majeur vers une réforme en profondeur de notre système
éducatif et qu’elle permettrait à notre pays de répondre aux défis
contemporains de manière plus efficace et plus juste. En créant cette agence,
nous mettrions en place un mécanisme qui non seulement protégerait les citoyens
et les entreprises contre les fraudes, mais garantirait aussi la qualité des
diplômes et des connaissances.
Je vous prie, Monsieur le Président,
d'agréer l’expression de mes salutations les plus respectueuses et de ma
reconnaissance pour votre engagement en faveur de l’éducation.
Mustapha STAMBOULI,
Ing ENIT/EPFL Suisse et ancien Conseiller Technique principal des agences des Nations Unies
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