Les démissions en
cascade des responsables économiques du pays viennent confirmer un fait connu
de tous les observateurs de la vie politique en Tunisie à savoir la dégradation
de la situation économique et financière du pays et que les comptes publics
frôlent la catastrophique. Le limogeage
de Mustapha Kamel Nabli, gouverneur de la banque Centrale et la démission de
Dimassi, ministre des finances est une
illustration que la machine ne fonctionne plus et qu’il y lieu d’intervenir
pour procéder à sa réparation en profondeur.
A cela, les islamistes au pouvoir cherchent à remettre en
cause l'égalité homme-femme en introduisant dans la constitution de la notion
de complémentarité et non d'égalité. Certains constituants suggèrent la non éligibilité
de la femme aux fonctions présidentielles ! Exclure la femme de la vie
politique, c’est condamner notre pays au sous-développement et à l’ignorance.
La femme aux responsabilités publiques n’est pas un choix, c’est une obligation
historique non négociable. Nous estimons que l’égalité totale entre les hommes
et les femmes demeure une revendication fondamentale.
Ainsi, nous appelons
avec force à une refonte rapide et objective de la feuille de route pour
la Tunisie pour mieux encadrer le présent et le futur afin d’éviter implosion,
«libyanisation» et mise sous-tutelle à la grecque. Cette feuille de route
se décline, selon nous, sur cinq axes :
· Retrait de la confiance accordée au gouvernement Jbali
et instruction d’une enquête afin de dévoiler toutes les pratiques
antirépublicaines du gouvernement (indemnisation des prisonniers politiques,
cession de la raffinerie de Skhira et tant d’autres projets juteux cédés à
Qatar, etc..).
·
Le peuple
tunisien se rend compte, chaque un peu plus, que les constituants n’ont pas l’intention
de rédiger une Constitution. Afin de rétablir l’Etat de droit, nous proposons
la promulgation par un acte solennel de la Constituante du texte original
de la Constitution de 1959 comme Constitution de la République tunisienne avec
application immédiate de ses dispositions et transformation de l’ANC en
Parlement.
·
Déblocage
de la situation politique, économique et sociale : mise en place d’un
exécutif intérimaire en remplacement de l’exécutif provisoire qui a échoué dans
sa mission. Le Parlement aura la tâche d’identifier et de désigner à
l’unanimité une personnalité ayant les qualités intrinsèques d’un homme ou
d’une femme d’Etat de consensus, intransigeant (e) en ce qui concerne l’unité
nationale et les valeurs de la République pour être accepté (e) et pourquoi pas
soutenu (e) par tous les tunisiens et tunisiennes sans distinction d’origine
sociale ou territoriale. Cette personnalité devra exposer au
peuple la situation complexe et critique du pays. Elle fera passer
l’intérêt supérieur de l’Etat avant le sien. Cette personnalité assurerait les
charges de Président de la République en application des dispositions de la
Constitution adoptée par la Constituante.
·
le Chef
de l’Etat intérimaire formera immédiatement son gouvernement composé d’un
effectif très réduit (une vingtaine de portefeuilles au maximum) formé par des
patriotes / technocrates capables d’impulser l’action gouvernementale et
de ramener l’adhésion et la confiance des citoyens/citoyennes et des opérateurs
et chefs d’entreprises tunisiens.
·
La "stabilisation" de
la Tunisie confèrerait davantage d’autorité à l’institution militaire qui
a prouvé son républicanisme afin de préserver le pays de tout désordre mettant
fin à l’insécurité menaçant tous les citoyens et citoyennes et les
étrangers présents sur notre territoire national.
· Procéder immédiatement à la préparation des prochaines
élections présidentielles, parlementaires et municipales. La mise en place
d’une administration électorale dotée de moyens humains et financiers
constituerait un premier pas de bonne foi vers la normalisation de la vie
démocratique du pays. Un comité d’experts indépendants, à désigner, devra
établir un nouveau code électoral réellement juste et transparent tenant compte
des conditions politiques objectives du pays afin d’éviter le ratage des
élections du 23 octobre dernier.
Sans la
mise en œuvre rapide de cette feuille de route, le pays risque d’entrer dans
une phase ouvrant la voie à la guerre civile ou une aventure incontrôlable et
néfaste pour tous les tunisiens et tunisiennes.
Au cas où
les islamistes au pouvoir refusent cette feuille de route, l’opposition n’a
plus de choix que de démissionner et quitter cette ANC, sans tarder : sa présence devient un soutien aux islamistes, pilleurs de deniers publics et
fossoyeurs de la République. Nous sommes certains maintenant que cette
opposition ne peut rien faire pour le peuple à l'intérieur de l'ANC. Sa
présence est fatalement une caution au président des présidents. La stratégie
de ce gourou est claire : défaire la République tout simplement et semer
l’anarchie. Le peuple est en train de se révolter et tant pis pour les
profiteurs des gros salaires et indemnités de l’ANC.
Mustapha
STAMBOULI