19 septembre 2012

Béji Caid Essebsi, il est grand temps d'entrer en scène !


Le bilan de la  transition post 23 octobre 2011 n’est pas mitigé mais catastrophique : la Tunisie vit dans un flou dramatique pouvant anéantir 56 ans de construction de l’Etat et de ses institutions.  La santé de l’économie nationale et des finances publiques se trouve dans une zone de turbulence à deux doigts de la banqueroute et de la faillite. Jamais dans l’histoire récente, la Tunisie ne s’est trouvée aussi proche du gouffre !


La situation est extrêmement grave nécessite une prise de conscience collective pour nous sortir de ce guet-apens ! Attendre le 23 octobre prochain pour se pencher sur l’illégalité ou non des institutions de la transition issue des élections du 23 octobre dernier est une faute impardonnable.

En tant que premier ministre de la première transition et eu égard à votre parcours et votre engagement, ne pourriez-vous pas prendre l’initiative d’appeler la classe politique à une concertation nationale regroupant les partis politiques, les organisations nationales et la société civile.

Préparer, dès maintenant et soigneusement, la prochaine transition en ayant présent à l’esprit l’intérêt général de la Nation et de la République. Une solution réfléchie et consensuelle doit être trouvée rapidement sans exclusion d’aucune partie. Trouver le dénominateur commun sur lequel nous construirons le futur tunisien. La piste la plus simple et la plus sûre consisterait à convoquer, ce mois de Septembre, une Conférence Nationale Souveraine des Forces Vives de la Nation afin d’arrêter un agenda simple et clair pour sortir le pays du vide constitutionnel et le remettre au travail en vue de concrétiser les exigences et les revendications du peuple. Seules des concessions permettront de réussir ce rendez-vous de la dernière chance.

Cette Conférence devra aider à prendre une série de décisions consensuelles et installer  une nouvelle et ultime transition afin de garantir la continuité de l’Etat : (1) dissolution des organes issus des élections du 23 octobre 2011 et la mise en place d’un nouvel exécutif à la tête de l’Etat en fonction des dispositions de la loi fondamentale provisoire à adopter ; (2) désignation d’un organe législatif de transition ; (3) désignation d’une instance composée spécialement de personnalités indépendantes en vue d’achever le projet de Constitution qui ne peut être que l’amélioration de la Constitution de 59 par des dispositions pertinentes et de soumettre ce projet à un référendum populaire ; (4) établissement d’un agenda et un calendrier précis de la nouvelle transition tout en responsabilisant le nouveau Chef de l’Etat intérimaire dans cette tâche ; (5) établissement d’un Code électoral tenant compte de la configuration actuelle du paysage politique et la mise en place d’une Administration électorale, organe indépendant de l’exécutif intérimaire.

Nous avons l’obligation de commencer ce processus de Conférence Nationale au plus tard dans une semaine. Au-delà, cette proposition deviendrait caduque et sans intérêt eu égard à l’imminence de la date fatidique du 23 octobre 2012.
Un consensus national devra se dégager de cette Conférence pour éviter le chaos, la «somalisation» de la Tunisie et retrouver sérénité, progrès et paix.

Mustapha STAMBOULI