La
semaine dernière a marqué les esprits des tunisiens et tunisiennes avec son lot
d’agressions contre les symboles de la République, les personnes physiques et
surtout contre les intérêts étrangers en Tunisie. L’assaut sur l’ambassade des Etats
Unis à Tunis et l’école américaine par des salafistes-jihadistes constitue un
dérapage unique dans l’histoire de la Tunisie. Comment peut-on expliquer
l’incapacité de la police nationale, avec des effectifs dépassant les 50 mille,
de prévenir, d’empêcher et de contenir
rapidement une telle attaque ? Comment peut-on justifier l’incapacité des
autorités d’arrêter et de juger les éléments dangereux de cette bande des
jihadistes. Un seul responsable du désordre national, l’homme qui détient tous
les pouvoirs à travers des tartours obéissants et dociles ! Cet homme doit
rendre rapidement compte de ses actes !
Ces
agressions indignes visent en réalité l’Autorité de l’Etat et la République.
Ceci annonce une guerre civile unilatérale. Ces faits nous rappellent
malheureusement l’Algérie où les intellectuels furent pourchassés, violées,
assassinées ou condamnées à l’exil. Cette stratégie prouve que ces intégristes
refusent la démocratie et cherchent à vider le pays de son intelligentsia pour
avoir la voie libre en vue d’instaurer une dictature théocratique, projet voué
à l’échec.
Ces pratiques fascistes nous obligent à nous organiser
d’urgence pour contrecarrer ce projet fondé sur la terreur et le silence.
Les partis politiques d’opposition doivent clarifier
leur position au plus vite et cesser leurs atermoiements et leurs discours sur
une supposée modération des islamistes. Nous posons cette question à
l’opposition : quelle voix islamiste s’est élevée publiquement pour
condamner ces agissements, ces intimidations, ces diffamations et ces
agressions ?
Entretenir le confusionnisme et l’attentisme renforce
le camp adverse et l’encourage à défier la société civile et ses représentants
et défenseurs chaque jour davantage. La preuve, chaque jour est émaillé
d’une nouvelle violence, le but est de banaliser le crime donc de neutraliser
les réactions.
Le ciblage des personnalités attaquées n’est en rien
dû au hasard. Elles ont été toutes en première ligne dans les contestations et
manifestations citoyennes avant et après la Révolution.
Nous assistons en direct à une contre-révolution en
marche dirigée par les jihadistes avec l’appui des forces obscures golfiques.
Les partis politiques occupés par des calculs quant à
une possible victoire électorale lors des prochaines élections se leurrent et
font perdre du temps à la démocratie.
Mobilisons-nous toutes et tous d’urgence, partis et
société civile, avant que le processus ne devienne irréversible et ne nous
entraine dans une guerre civile sans fin et sans merci à l’instar de l’Algérie,
il y a plusieurs décennies.
Pour terminer, nous apportons notre soutien entier et
sans faille à toutes les victimes de ces agressions barbares. Espérons que leur
détermination à défendre la République et leurs convictions sortent renforcées
de ces actes et faits odieux.
Mustapha STAMBOULI