La palabre nationale se termine en cul-de-sac ! Rien de
concret, que des " Enregistrons" ! Effectivement cette
rencontre inutile n'est qu'une chambre éphémère d'enregistrement. Mal préparée,
sans objectifs prédéfinis, la Conférence n’a pas abordé les questions
essentielles. Elle aurait dû au moins être une plateforme d’évaluation de la
transition pour tirer les conclusions afin de ne plus tomber dans les mêmes
pièges. Encore une fois, un rendez-vous manqué faute d’acteurs
charismatiques, d’une lecture objective des évènements depuis le 16 décembre
2010 à ce jour et enfin d’une vision
claire pour la Tunisie.
Nous avons répété à plusieurs occasions qu’une conférence
nationale est un processus efficace à condition de préparer
minutieusement ses préalables. Il doit obligatoirement être précédé d’une préparation sans faille en
impliquant des patriotes indépendants, crédibles et ayant une expérience certaine en
matière de gestion de crise. Dans mon article «Echec et fin de la transition :une Conférence Nationale s’impose impérativement et urgemment ! » publié sur
mon blog le 13 Août dernier, j’ai proposé une liste de personnes dont Ahmed Mestiri,
personnalité indépendante et démocrate convaincue pour prendre part à la
préparation d’une telle conférence.
Il a manqué à cette conférence de dialogue national le
caractère officiel. L’ugtt aurait dû exiger un décret pour sa mise en place, manière de tester sérieusement
les intentions des uns et des autres avant d’amorcer le processus. La question
de la souveraineté de la CN aurait dû être clarifiée avant la convocation de ce
forum.
A notre avis, la Conférence Nationale ne pouvait être que souveraine
et ses décisions exécutoires.
Abbassi, secrétaire générale de l’ugtt, en déclarant solennellement à la séance d’ouverture
que la conférence propose et l’Assemblée
Constituante dispose a commis l’irréparable. Comment un syndicaliste aussi chevronné a-t-il pu faire une erreur stratégique fatale de cette dimension ? Offrir sur
un plateau en or la chose qui manquait à
la troïka : la légitimité au-delà du 23 octobre ! A moins que
cette palabre n’ait été qu’une étape « formelle » pour justifier d’autres
actions à venir. Dans ce cas, nous saisissons le sens de « l’échec
soigneusement préparé » !
La déclaration finale du congrès est réellement décevante,
sans contenu réel à part des expressions multiples et variées mais vides comme « espérons,
enregistrons, satisfaits, etc. ». L’ugtt aurait dû faire l’économie d’une
telle déclaration ! Pourquoi tant de gâchis ! Abassi pouvait
formuler ses souhaits et ses recommandations
dans un article de presse avec une large médiatisation et nous éviter cette
mascarade de congrès.
Après ce Cul-de-sac de
la palabre, faut-il une conférence nationale sérieuse et souveraine ? Oui,
absolument car le pays est plus que jamais en panne. Il a besoin d’une
concertation efficace, ciblée sur des sujets essentiels afin de trouver des solutions appropriées à
la crise économique du pays, à l’achèvement et l’approbation de la Constitution
promise, à l’insécurité régnante et surtout à la dégradation de l’image de l’Etat.
Les moyens et les outils sont faciles à
trouver si l’analyse est objective et sincère. La classe politique a dépensé
toute son énergie à la recherche de la « logistique » au lieu de s’occuper
du fond du problème. Un mauvais diagnostic du mal tunisien va induire un traitement inutile et inapproprié pouvant
causer perte de temps, d’énergie et surtout laisser le mal se propager tranquillement mettant en péril la santé de la
patiente « Tunisie ». Dans ce cas, la théorie de la "faute
virtuelle" est applicable à la
classe politique dans son ensemble. Le seul constat du résultat dommageable
suffit à établir la faute, sans qu'il soit nécessaire de rapporter la preuve
d'une faute. La faute est donc déduite du dommage.
Mustapha STAMBOULI