14 octobre 2012

La «somalisation» de la Tunisie n’aura pas lieu !


La caractérisation de la situation politique de notre pays fait ressortir des fondamentaux amovibles :

(1)   (1) La Tunisie dispose d’une institution militaire républicaine, indépendante de tout courant politique et dirigée par des patriotes tant au niveau sa gouvernance qu’au niveau opérationnel. Deux ans de gestion de crise sans faute ! Cette institution, sous l’autorité du général Ammar, a joué un rôle de premier ordre surtout le 14 janvier 2011 en faisant avorter le coup d’Etat contre la République en dégageant Ben Ali et son clan mafieux. L’Armée tunisienne a compensé, lors de la période de stabilisation sécuritaire du pays, le défaut voire l’absence des forces de l’ordre. Nous devons aussi reconnaitre à l’armée la «réussite» logistique des élections. Nul ne peut nier l’efficacité de cette institution pour défendre le territoire tunisien lors de la crise libyenne. Actuellement, l’armée tunisienne assure avec brio la sécurisation de la Tunisie de toute intrusion jihadistes de l’intérieur ou venant de l’extérieur.
(2)   La Tunisie est fière de sa société civile car celle-ci est l’avant-garde du combat pour la liberté, la démocratie et surtout pour la défense de la République et ses acquis depuis l’indépendance du pays. C’est grâce à elle  que le projet de déstabilisation du gourou a échoué. La société civile et des personnalités indépendantes  sont des acteurs-clés dans la défense de laïcité de l’Etat, l’égalité Homme-Femme et dans la concrétisation des libertés individuelles et collectives.

(3)  Une organisation syndicale et des partis politiques républicains-progressistes-modernistes en construction capables de relayer la société civile pour défendre les intérêts de la Nation et de la République.

(4)  Notre voisin de l’Ouest est mesure d’aider notre pays en cas de besoin parce que l’Algérie partage avec la Tunisie les mêmes idéaux,, essentiellement, en matière souveraineté nationale et du caractère civile de l’Etat. L’Etat algérien dispose d’une expérience exceptionnelle en matière de lutte contre le terrorisme idéologique. Cet acquis est facile à transmettre à nos institutions républicaines chargées de la sécurité nationale. L’Algérie constitue un allié sûr et déterminé pour repousser toute attaque jihadiste cherchant à déstabiliser la Tunisie. Sur ce plan les intérêts de deux pays se rejoignent.  

Quatre piliers essentiels pour faire face à tout projet diabolique visant à remettre en cause la Nation tunisienne ou la République. A ce système de défense, il y a lieu de résoudre le flottement causé par la fin de légitimité électorale en accélérant le processus de conférence nationale en laissant de côté les intérêts partisans des partis et des personnes. Ce processus de dialogue mériterait, pour être crédible, de se transformer en Conférence Nationale Souveraine des Forces Vives de la Nation (CNS-FVN) pour que ses décisions deviennent contraignantes à tous. Les solutions  de sauvegarde de la souveraineté de la Constituante existent et peuvent être mises en place et en application facilement si  cette dernière collabore sincèrement et sans arrière-pensée avec CNS-FVN.

La solution politique vise à remettre le pays en état marche avec une vision claire sous forme d’une feuille de route réfléchie, transparente et juste. A cela, il faudra une stratégie et des décisions sans ambigüité pour restaurer l’Etat de droit et appliquer les lois de la République, en toutes circonstances, avec le maximum d’efficacité tout en respectant la dignité humaine et principes de base de droit humain. Cela n’est possible que dans le cas où la Tunisie  pose sérieusement la question de la reconnaissance d’Israël et la normalisation avec cet Etat qui dispose actuellement d’une force de nuisance partout dans la région arabe et particulièrement en Tunisie.

Depuis plus deux ans nous subissons un harcèlement continu  de l’Etat sioniste ! Deux hypothèses sont envisageables : le neutraliser ou normaliser avec lui. La première est hors de nos moyens aujourd’hui, le reconnaitre à nos conditions, hypothèse possible et nécessaire pour nous éviter l’implosion et la somalisation.

Pourquoi le pays du G8 ne débloquent-ils pas les fonds promis (plus de 20 Milliards de $ US) ? Pourquoi l’Europe hésite-t-elle à soutenir la Tunisie et sa transition ? Notre pays est boycotté d’une manière discrète par l’Occident parce l’Etat sioniste est influent et capable de nous causer banqueroute et déstabilisation sécuritaire. La Tunisie d’aujourd’hui n’est ni la Libye de Gueddafi ni l’Irak de Saddam pour ignorer de telles menaces sauvages. La Tunisie n’est pas non plus la Syrie pour s’opposer à Israël et ses toutous occidentaux car Bachar est soutenu par l’Iran, la Chine et surtout par la Russie.   Là, dans cette zone du monde, une négociation sérieuse est entamée pour arrêter les limites des grandes zones géoéconomiques. La Tunisie se trouve dans une zone sous influence occidentale et ce n’est pas négociable ! C’est à nous de définir une stratégie et une réflexion pour en tirer profit de ce partage du Monde sans remettre en cause notre souveraineté nationale et notre modèle sociétale forcément moderniste.

Il faut avoir le courage de réagir vite et prendre la bonne décision, même si tout n'est pas parfait !

Mustapha STAMBOULI