La
caractérisation de la situation politique de notre pays fait ressortir des
fondamentaux amovibles :
(1) (1) La
Tunisie dispose d’une institution militaire républicaine, indépendante de tout
courant politique et dirigée par des patriotes tant au niveau sa gouvernance qu’au
niveau opérationnel. Deux ans de gestion de crise sans faute ! Cette institution, sous l’autorité du général Ammar, a joué
un rôle de premier ordre surtout le 14 janvier 2011 en faisant avorter le coup
d’Etat contre la République en dégageant Ben Ali et son clan mafieux. L’Armée
tunisienne a compensé, lors de la période de stabilisation sécuritaire du pays,
le défaut voire l’absence des forces de l’ordre. Nous devons aussi reconnaitre
à l’armée la «réussite» logistique des élections. Nul ne peut nier l’efficacité
de cette institution pour défendre le territoire tunisien lors de la crise
libyenne. Actuellement, l’armée tunisienne assure avec brio la sécurisation de
la Tunisie de toute intrusion jihadistes de l’intérieur ou venant de l’extérieur.
(2) La Tunisie est fière de sa société civile car celle-ci est l’avant-garde
du combat pour la liberté, la démocratie et surtout pour la défense de la
République et ses acquis depuis l’indépendance du pays. C’est grâce à elle que le projet de déstabilisation du gourou a
échoué. La société civile et des personnalités indépendantes sont des acteurs-clés dans la défense de laïcité
de l’Etat, l’égalité Homme-Femme et dans la concrétisation des libertés
individuelles et collectives.
(3) Une organisation syndicale et des partis politiques républicains-progressistes-modernistes
en construction capables de relayer la société civile pour défendre les
intérêts de la Nation et de la République.
(4) Notre voisin de l’Ouest est mesure d’aider notre pays en cas de
besoin parce que l’Algérie partage avec la Tunisie les mêmes idéaux,, essentiellement,
en matière souveraineté nationale et du caractère civile de l’Etat. L’Etat
algérien dispose d’une expérience exceptionnelle en matière de lutte contre le
terrorisme idéologique. Cet acquis est facile à transmettre à nos institutions
républicaines chargées de la sécurité nationale. L’Algérie constitue un allié
sûr et déterminé pour repousser toute attaque jihadiste cherchant à déstabiliser
la Tunisie. Sur ce plan les intérêts de deux pays se rejoignent.
Quatre piliers
essentiels pour faire face à tout projet diabolique visant à remettre en cause
la Nation tunisienne ou la République. A ce système de défense, il y a lieu de
résoudre le flottement causé par la fin de légitimité électorale en accélérant
le processus de conférence nationale en laissant de côté les intérêts partisans
des partis et des personnes. Ce processus de dialogue mériterait, pour être crédible,
de se transformer en Conférence Nationale Souveraine des Forces Vives de la
Nation (CNS-FVN) pour que ses décisions deviennent contraignantes à tous. Les
solutions de sauvegarde de la souveraineté
de la Constituante existent et peuvent être mises en place et en application facilement
si cette dernière collabore sincèrement et
sans arrière-pensée avec CNS-FVN.
La solution
politique vise à remettre le pays en état marche avec une vision claire sous
forme d’une feuille de route réfléchie, transparente et juste. A cela, il faudra
une stratégie et des décisions sans ambigüité pour restaurer l’Etat de droit et
appliquer les lois de la République, en toutes circonstances, avec le maximum d’efficacité
tout en respectant la dignité humaine et principes de base de droit humain.
Cela n’est possible que dans le cas où la Tunisie pose sérieusement la question de la
reconnaissance d’Israël et la normalisation avec cet Etat qui dispose
actuellement d’une force de nuisance partout dans la région arabe et
particulièrement en Tunisie.
Depuis
plus deux ans nous subissons un harcèlement continu de l’Etat
sioniste ! Deux hypothèses sont envisageables : le neutraliser ou
normaliser avec lui. La première est hors de nos moyens aujourd’hui, le
reconnaitre à nos conditions, hypothèse possible et nécessaire pour nous éviter
l’implosion et la somalisation.
Pourquoi
le pays du G8 ne débloquent-ils pas les fonds promis (plus de 20 Milliards de $
US) ? Pourquoi l’Europe hésite-t-elle à soutenir la Tunisie et sa transition ?
Notre pays est boycotté d’une manière discrète par l’Occident parce l’Etat
sioniste est influent et capable de nous causer banqueroute et déstabilisation
sécuritaire. La Tunisie d’aujourd’hui n’est ni la Libye de Gueddafi ni l’Irak
de Saddam pour ignorer de telles menaces sauvages. La Tunisie n’est pas non
plus la Syrie pour s’opposer à Israël et ses toutous occidentaux car Bachar est
soutenu par l’Iran, la Chine et surtout par la Russie. Là,
dans cette zone du monde, une négociation sérieuse est entamée pour arrêter les
limites des grandes zones géoéconomiques. La Tunisie se trouve dans une zone sous
influence occidentale et ce n’est pas négociable ! C’est à nous de définir
une stratégie et une réflexion pour en tirer profit de ce partage du Monde sans
remettre en cause notre souveraineté nationale et notre modèle sociétale forcément
moderniste.
Il faut avoir le courage de réagir vite et prendre la bonne
décision, même si tout n'est pas parfait !
Mustapha
STAMBOULI