Notre pays est confronté, comme le reste de
l’humanité, à une crise sanitaire
exceptionnelle. La Tunisie se trouve, aujourd’hui, impuissante devant une pandémie
de grande ampleur sans aucune préparation, sans moyen matériel ni financier capables de
contenir la propagation du virus codiv-19. Cette crise nous rappelle notre vulnérabilité et notre
médiocre gouvernance. Aussi, cette crise
est en train de paralyser nos
entreprises, nos commerces et plus de deux millions d’indépendants. Tous
les secteurs économiques de notre pays
sont lourdement impactés. Cette crise,
si elle n’est pas maîtrisée dans 2 ou 3
mois, pourrait faire des dégâts irréparables et exposer plus de quatre millions
de Tunisiens et Tunisiennes sans revenu à la malnutrition en consommant
exclusivement les denrées subventionnées par l’Etat comme le pain, les pâtes alimentaires,
etc. Il n’est pas exclut que cette frange de population se rebelle d’une
manière imprévisible contre le pouvoir en place mettant en péril l’Etat, pris
en flagrant délit de défaillance systémique.
Nous devons admettre que nous subissons
une guerre biologique avec comme unique arme un virus appelé CODIV-19. Les
choses peuvent évoluer avec l'introduction d'autres virus plus féroces et plus
meurtriers. L'agresseur ou plutôt les agresseurs refusent de se déclarer mais
les indices sont là. C'est une guerre qui va durer longtemps jusqu'à ce que les
rapports de forces entre les deux grandes puissances soient établis et acceptés
de tous. Le partage de l’Afrique et de la région arabe et l'implosion de
l'Union Européenne sont à l’ordre du jour. L’arme de défense n’est autre que la
révolution technologique et digitale en particulier. Nous devons investir
massivement dans ce domaine dès maintenant, car reporter cet investissement au
plus tard, c’est accepter d’être exterminer ou se mettre sous la tutelle de
l’un des agresseurs.
Ceci étant, l'ancien ministre ad-intérim
avait mal géré la crise dans ses débuts, pourtant plusieurs spécialistes
confirmés avaient préconisé une stratégie de confinement et surtout
l'acquisition de respirateurs artificiels pour faire fasse au pic de la crise.
Son entêtement va coûter cher à la Tunisie.
La seule arme capable de réduire substantiellement le nombre de victimes de codiv19 est la disponibilité de respirateurs artificiels en quantité suffisante. Pour la Tunisie, il faut au moins 10.000 unités, alors que nos hôpitaux ne disposent que de 350 unités. Une action urgente pour acquérir au moins 5000 unités s'impose. Le confinement total est insuffisant à lui seul pour réduire les décès. L'exemple italien en est la preuve.
Par ailleurs, le Parlement doit désigner
rapidement un Panel d’Experts pour (i) évaluer l’action du gouvernement dans la
gestion de la crise sanitaire et sociale, (ii) proposer au gouvernement des
solutions alternatives pouvant aider l’exécutif dans sa lutte contre le
codiv-19, (iii) établir une stratégie multidimensionnelle pour contrer les
crises sanitaires à venir.
Nous avons maintenant presque toutes les
données pour pendre une décision sage minimisant au maximum les dégâts.
La stratégie mise en place par le gouvernement pour lutter contre cette pandémie ne résout rien ni l'aspect sanitaire et moins l'aspect économique, car le pseudo confinement ne fait que déplacer le problème et faire durer la crise pouvant provoquer une faillite économique, une banqueroute de l'Etat capable de mettre en péril notre pays. Donc, la solution est ailleurs. Il faut qu'on arrête ce bricolage et admettre que nous sommes incapables, pour multiples raisons, d'endiguer cette pandémie mais on pourrait éviter l'effondrement économique avec des conséquences sociales, difficile d'imaginer les conséquences. Toute prolongation du faux confinement serait un acte irresponsable pouvant précipiter la faillite systémique.
La stratégie alternative, propre à notre
pays tenant de sa capacité globale de lutter contre cette crise systémique,
consisterait à généraliser les tests, confiner les Infectés par le virus, les
personnes à risque et laisser les autres personnes de moins de 60 ans retrouver
leurs activités normales afin de se faire vacciner "naturellement' en
attendant la sortie sur le marché du vaccin contre le coronavirus. Ainsi,
l'économie retrouverait, dans plusieurs secteurs, sa dynamique habituelle et
ainsi éviter le chômage forcé aux personnes qui n'ont pas autres revenus que
les produits de leurs activités.
Il faut qu'on admette que la Tunisie n'a
pas les moyens budgétaires comme la Suisse ou les Etats Unis pour prendre en
charge 4 à 5 millions de personnes pour plusieurs mois. Par ailleurs, le
confinement actuel de deux semaines coûterait au budget de l'Etat un manque à
gagner d'un Milliard de DT. Comment le gouvernement compte t-il boucher ce
trou, sachant que le PIB va décroître de plus 10% ?
Maintenant, la balle est dans le camp
des trois pouvoirs pour prendre une décision responsable, courageuse capable de
nous éviter l'implosion.
Si le gouvernement persiste dans son
entêtement et prolonge le confinement, il sera dans l’obligation de prendre en
charge 4 millions de citoyens et de citoyennes qui ont cessé toute activité et
qui n'ont pas de revenu sinon, il faut s'attendre à une jacquerie certaine
pouvant déstabiliser le pouvoir en place voire l'Etat.
Mustapha STAMBOULI
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire